Madagascar: Andry Rajoelina - ' Préservez l'unité nationale '

Baptisés du nom de feu l'amiral Didier Ratsiraka, les membres de la 44e promotion de l'ACMIL ont reçu leurs galons hier. Ayant présidé l'événement, Andry Rajoelina a mis l'accent sur le rôle de l'Armée qui est de préserver l'unité nationale.

L'unité nationale. Tels sont les mots d'ordre de la cérémonie de sortie de la 44e promotion, hier, à l'Académie militaire (ACMIL), d'Antsirabe, également appelée cérémonie du FANDRESENA. Une promotion baptisée du nom de feu l'amiral Didier Ratsiraka, ancien président de la République, décédé le 28 mars 2021.

Dans l'éventualité d'une candidature à la présidentielle, il pourrait s'agir de la dernière cérémonie militaire que préside Andry Rajoelina. Face aux cinquante-huit jeunes officiers de la promotion "Amiral Didier Ratsiraka", qui ont fraîchement obtenu leurs galons, le locataire d'Iavoloha a émis comme consigne, la préservation de l'unité nationale. Un mot d'ordre qui concerne l'ensemble des Forces armées, à l'entendre.

"Au début de chaque cérémonie, de chaque activité, surtout militaire, nous hissons haut le drapeau national. Il est le symbole de l'unité de la population et de la patrie. Aussi, préservez l'unité nationale, comme la prunelle de vos yeux. Ne cédez pas au schisme", déclare le chef suprême des Forces armées.

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Un statut souligné par le général Josoa Rakotoarijaona, ministre de la Défense nationale, au début de sa prise de parole. Pour accentuer son appel à la préservation de l'unité nationale, le président de la République a mis en parallèle l'événement à l'ACMIL et le contexte de l'événement du moment, les Jeux des Iles de l'océan Indien. Andry Rajoelina a ainsi mis l'accent sur la portée de la devise choisie pour cette XIe édition, "la victoire dans l'unité". Il explique ainsi que "en étant unis et solidaires, nous pouvons gagner.

En étant unis et solidaires, nous pouvons vaincre l'adversité, la pauvreté, l'insécurité. En étant unis, nous pouvons relever tous les défis qui se présentent dans ce pays".

Une année de compétition

C'est en prenant l'exemple de l'accueil des Jeux de Iles de l'océan Indien que le chef de l'État a mis en image son appel à l'unité nationale lors d'un saut à Mandoto.

Juste après la cérémonie à l'ACMIL, le locataire d'Iavoloha a inauguré le Parc botanique Madagasikarantsika, dans le Fokontany d'Ampotaka, sis dans la commune de Mandoto.

Face aux habitants de Mandoto, Andry Rajoelina a également mis l'accent sur les enjeux de l'unité et la solidarité nationale. Partant du volet sportif, en ces jours des Jeux des Iles, le président de la République a ensuite fait un rapprochement avec le contexte politique, sans l'aborder de front.

Quoi qu'il en soit, l'échéance qu'est l'élection présidentielle en fin d'année est dans les têtes des acteurs politiques et des citoyens. À Mandoto, hier, justement, le maire et Vy Vato Rakotovao, gouverneur de la région Vakinankaratra, ont appelé à la candidature du locataire d'Iavoloha pour briguer un second mandat. Un appel auquel il n'a pas répondu, préférant marteler la question de l'unité et de la solidarité nationale. "La solidarité est une chose importante.

Lorsqu'on est solidaire, aucun concurrent, aucun adversaire ne peut nous surpasser", affirme le chef de l'État.

Sur sa lancée, Andry Rajoelina, affirme : "Cette année 2023 est une année de compétition et de victoire. (...) Lorsqu'on est solidaires, lorsqu'on est unis, aucune île, aucun pays, personne ne peut nous vaincre".

Quelques-uns de ses mots font, néanmoins, allusion à la conjoncture politique. "Ceux qui propagent la haine ne pourront jamais vaincre celui qui prône l'amour. Tandis que certains nous jettent des pierres, nous travaillons pour le bien de la population et du pays. Chaque fois qu'ils nous mettent des bâtons dans les roues, nous nous relevons pour redresser le pays", assène-t-il.

La période de dépôt de dossier de candidature à l'élection présidentielle est ouverte depuis une semaine. Dans la valse des déclarations ou de dépôt de candidature, celui de Andry Rajoelina est l'un des plus attendus. Jusqu'ici, toutefois, il entretient le suspense sur ses intentions. S'il s'inscrit à la course à la magistrature suprême, le chef de l'État devra, comme le veut la Constitution, démissionner de son poste, soixante jours avant la date du scrutin. Soit le 10 septembre, en référence à la date du premier tour, le 9 novembre. En attendant la décision de Andry Rajoelina vis-à-vis de la prochaine joute électorale, ses partisans, eux, sont déjà en ordre de bataille.

De son côté, l'État reste impassible face aux gesticulations des acteurs politiques et garde le cap pour tenir l'élection présidentielle en fin d'année.

Le ministre de la Défense nationale l'a réaffirmé, hier, dans sa prise de parole lors du FANDRESENA à l'ACMIL.

"L'élection se tiendra cette année. Les Forces armées joueront pleinement leur rôle pour faire en sorte que le scrutin se déroule sans encombre et de manière apaisée", déclare le général Josoa Rakotoarijaona.

À l'endroit des jeunes officiers de la 44e promotion, il ajoute : "Préservez les valeurs de notre institution. N'oubliez jamais que l'Armée est une et indivisible".

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