La vente de la cola, comme plusieurs autres produits de spéculation connaît des difficultés en ce moment. Et pour cause, cette denrée prisée par de nombreuses personnes dans la sous-région est actuellement difficile à écouler sur le marché. Et ce, du fait de la crise qui perdure au Niger.
Il est 11 heures ce dimanche 26 août 2023, lorsque nous arrivions dans un gros magasin de vente de cola situé en bordure de la voie principale dans la commune d'Anyama.
Un groupe de plus de dix vendeurs conversaient entre eux au sein du magasin.
Lorsque nous nous adressions à l'un d'entre eux qui, visiblement ne comprenant pas la langue française, à travers un geste nous renvoie vers un jeune homme, la vingtaine, Moustapha Amady, originaire du Nigeria, qui prenait son petit déjeuner à cette heure de la journée.
« Le travail de la cola, est un travail saisonnier comme l'anacarde et la noix de coco. Cela marche quand c'est le moment sinon c'est un peu difficile. Actuellement le marché est lent parce que ce n'est pas encore la saison », a fait savoir Moustapha Amady, indiquant qu'il reste environ un mois et quelques jours pour atteindre la saison de la cola.
Pour voir les commerçants se frotter les mains. « Ici nous ne vendons la cola en détail. Tout ce que vous voyez dans ce magasin sera acheminé au Nigeria où nous avons la possibilité de vendre en gros et en détail », dit-il.
A l'en croire ceux qui vendent directement leur cola au Niger, sont basés au centre de la Côte d'Ivoire, c'est-à-dire à Bouaké.
Mais la crise dit Moustapha Amady, fait qu'ils ne peuvent plus acheminer leurs marchandises vers cette destination et cela impacte négativement la vente de l'ensemble de vendeurs de la cola en Côte d'Ivoire.
« Actuellement on devrait pouvoir écouler le stock que vous voyez, mais c'est difficile du fait de la crise au Niger. Certes nous vendons au Nigeria mais sa proximité avec le Niger influence le marché », a déploré Moustapha Amady, souhaitant que cette crise prenne fin dans un bref délai pour le bonheur des commerçants de cola et principalement pour les Nigériens qui sont désormais privés de plusieurs denrées alimentaires.
« Quand la saison de la cola arrivera et qu'il y a toujours la crise au Niger, ce sera difficile pour nous. Parce que ceux qui vendent au Niger seront obligés de se rabattre sur les autres marchés pour éviter que leurs marchandises ne se détériorent, ce qui va nécessairement ralentir nos ventes », a poursuivi Moustapha Amady, estimant que la situation s'améliore au Niger avant la saison de la cola prévue au plus tard en octobre.
« Notre commerce ne pas trop maintenant parce que la vente est en baisse au Nigeria du fait de sa money qui connaît également une baisse», a pour sa part expliqué Kéita Drissa, qui se trouve dans un autre magasin composé de Burkinabè et de Maliens, toujours dans la commune d'Anyama. Dans ce magasin, ils vendent leurs marchandises au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. Mais le Nigeria, constituant un gros marché, ses ventes influencent celles des autres pays.
Pour parer à toute éventualité, ce magasin a décidé de vendre en détail.
« Nous vendons également en détail. Le kilogramme de cola fait actuellement 1500 Fcfa étant donné que ça ne marche pas. Mais quand c'est le contraire, on peut aller jusqu'à 2000 Fcfa, le kilogramme », a expliqué Kéita Drissa, précisant qu'un panier de cola fait 50 kg, soit 75 000 Fcfa au moins et 100 000 Fcfa.
« La cola attachée dans un panier et même dans un sac peut faire plus de deux mois sans se gâter. Et comme la saison approche, nous espérons pouvoir écouler les stocks en bon état », souhaite-t-il.