« La Cédéao poursuivra ses initiatives diplomatiques en faveur du rétablissement de l'ordre constitutionnel en République du Niger sans compromettre l'option du déploiement de la force régionale en attente », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Dr. Omar Alieu Touray, lors d’une conférence de presse, à Abuja, le vendredi 25 juillet 2023. Il a en ce sens déclaré que l'option militaire a été décidée par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement afin d'endiguer la contagion des coups d'État suite aux trois tentatives réussies et aux trois échecs de coups d’État dans la région. Selon Dr Touray, l’action militaire envisagée au Niger n’est ni « ni une déclaration de guerre », ni « une invasion extérieure » mais découle d’une décision des Chefs d’Etat qui se sont appuyés sur les textes de l’organisation communautaire en la matière. Rapporte aniamey.com
« L'évolution actuelle de la République du Niger s'ajoute à la liste des tentatives de coups d'État dans la région. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les chefs d'État et de gouvernement ont décidé qu'il s'agissait d'un coup d'État de trop et ont décidé qu'il était temps d'y mettre fin à la contagion », a-t-il déclaré. Selon la source, il a ajouté que « la décision des chefs d’État et de gouvernement d’activer la clause prévoyant l’usage légitime de la force au Niger n’a été prise qu’après avoir dûment pris en compte le fait que le dialogue politique à lui seul n’a malheureusement pas réussi à dissuader les putschistes dans la région ».
Dans son point de presse, le Président de la Commission de la Cédéao a qualifié le coup d'État au Niger de « tragédie pour nos efforts régionaux de consolidation de la démocratie après les crises politiques des années 90, illustrées par les guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone », tout en soulignant que « grâce aux efforts collectifs de nos communauté, la région a été stabilisée et les fondements de la démocratie et de l’État de droit restaurés ». En effet, a-t-il poursuivi, jusqu’à trois ans environ, tous les dirigeants de la région de la Cédéao étaient démocratiquement élus.
Le président a qualifié de « fausse déclaration » l’information selon laquelle la Communauté aurait déclaré la guerre au Niger. Il a noté que la décision de déployer une force régionale est conforme à l'esprit des obligations découlant des instruments communautaires dont la République du Niger est signataire. « Pour éviter tout doute, permettez-moi de déclarer sans équivoque que la Cédéao n’a ni déclaré la guerre au peuple nigérien et que le déploiement de la force régionale n’est pas non plus un « acte d’invasion ».