Dakar — Trust Africa et l'African forum and network on debt and development (AFRODAD) organisent à Dakar, du 30 août au 1er septembre, la troisième édition de la Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDD III) sur le thème : "Les 4R pour les décideurs Africains : réimaginer, repenser, réorganiser et remobiliser pour un ordre mondial africain", a appris l'APS.
Dans un communiqué, les organisateurs expliquent que "l'AfCoDD III s'appuie sur le succès des éditions précédentes, ouvrant la voie à un dialogue important qui aborde les complexités du paysage actuel de la dette de l'Afrique et la nécessité d'une nouvelle approche du développement économique".
La conférence de Dakar vise à "promouvoir des idées et des stratégies innovantes qui redéfinissent le rôle de l'Afrique dans l'architecture financière mondiale pour conduire le continent vers un avenir durable et équitable".
Les discussions porteront sur "la manière d'établir un ordre mondial qui serait basé sur le principe d'égalité et la nécessité de réparer les torts historiques".
Selon les organisateurs, les recommandations de la conférence »seront utilisées pour contribuer et influencer la conférence sur le climat en Afrique intitulée +Stimuler la croissance verte et les solutions de financement du climat pour l'Afrique et le monde+, prévue du 4 au 6 septembre au Kenya, ainsi que les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale en octobre du 9 au 15 octobre à Marrakech, au Maroc".
"Dans cette conférence, nous voulons souligner que l'architecture financière mondiale est biaisée contre les pays qui empruntent parce qu'ils rendent l'emprunt très coûteux grâce à l'utilisation de méthodologies très biaisées par le biais des agences et des systèmes de notation de crédit", a déclaré Jason Braganza, directeur exécutif d'AFRODAD, Cité dans le communiqué.
La conférence est initiée par Trust Africa, une organisation qui se concentre sur le renforcement de la démocratie et de la gouvernance démocratique, la promotion du développement équitable et la promotion de la philanthropie africaine et AFRODAD qui plaide pour »une dette souveraine durable en influençant les gouvernements africains à instituer et à mettre en oeuvre des politiques et des pratiques pour le développement durable et l'éradication de la pauvreté ».
Dans le communiqué, les deux structures soulignent que "'l'une des limites auxquelles le continent est confronté est le manque de nouvelles imaginations créatives sur la manière dont l'Afrique peut utiliser ses propres richesses, en partie à cause d'une architecture mondiale truquée, ainsi que de la faiblesse des institutions, de la faiblesse des mécanismes de redevabilité de la dette publique, des mauvais choix d'investissement et de la corruption endémique qui aggravent les défis posés par une gestion inefficace de la dette publique".
Elles signalent que "'le fardeau de la dette de l'Afrique devient directement un fardeau pour les Africains qui doivent payer le prix à la fois d'emprunts irresponsables et de prêts irresponsables égaux". Et malgré le fardeau de la dette, "des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) continuent d'accorder des prêts sous le couvert de prêts +hautement concessionnels+ à nos gouvernements africains", fustigent-elles.