Dakar — Le président Ali Bongo a été placé mercredi en résidence surveillée avec des membres de sa famille, par des militaires qui ont renversé son pouvoir après 14 ans de règne, rapporte le site d'information de Radio France internationale (RFI).
"Le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins", selon un communiqué lu par les militaires appartenant au Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI), rapporte la même source.
Noureddin Bongo Valentin, un des fils du chef de l'État, a également été arrêté par les militaires.
Des militaires gabonais ont annoncé mercredi avoir mis fin au régime d'Ali Bongo dans la foulée de la proclamation à la télévision de la victoire du président sortant à l'issue du scrutin de samedi avec 64,27%.
Alors que le pays était dans l'attente de la proclamation des résultats des élections générales de samedi, les choses se sont accélérées dans la nuit de mardi à mercredi.
D'après la chronologie des évènements rapportée par le site d'information de Radio France internationale, une caméra est allée au Centre gabonais des élections pour enregistrer les résultats finaux lus par son président, Michel Stéphane Bonda.
Après que ces résultats ont été diffusés sur Gabon Première, la télévision publique, des coups de feu sont entendus. Un groupe de militaires apparait ensuite à l'antenne de Gabon 24, une chaine de télévision dont les studios se trouvent au palais présidentiel.
Ils interrompent la diffusion des résultats, proclament l'annulation des élections générales de samedi et leurs résultats et déclarent avoir mis fin au régime en place.
"Force est d'admettre que l'organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n'a pas rempli les conditions d'un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais, dit le texte du communiqué. Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, le Centre gabonais des élections", ont déclaré les militaires s'exprimant au nom d'un "Comité de transition et de restauration des institutions".
Ali Bongo était à la quête d'un troisième mandat. Elu en 2009, il avait succédé à son père Omar Bongo lui-même resté à la tête du pays pendant 41 ans. Ali Bongo, réélu en 2015, a été victime, le 24 octobre 2018, d'un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite.