Gabon: Fermeture des frontières et dissolution des institutions

Des coups de feu avaient retenti à Libreville, mercredi matin, après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 26 août suivie d'une annonce de prise de pouvoir par les militaires gabonais.

Le 30 août à l'aube, une douzaine de militaires coiffés de bérets des différents commandements des Forces de défense et de sécurité gabonaises sont apparus sur la chaîne de télévision G24 émettant à Libreville pour annoncer dans un communiqué d'un peu plus de 5 minutes l'annulation des résultats de l'élection présidentielle du 26 août, la fermeture des frontières nationales et la dissolution des principales institutions de la République : gouvernement, Sénat, Assemblée nationale, Cour constitutionnelle, Conseil économique, social et environnementale, Conseil gabonais des élections.

« Ce jour... nous, Forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions -C.T.R. I-, au nom du peuple gabonais, et garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », répétait en continu un homme en treillis entouré de ses collègues. La déclaration des militaires est intervenue sitôt après la publication à la télévision des résultats de l'élection présidentielle donnant gagnant le président Ali Bongo Ondimba avec 64, 27%, contre 30, 77% à l'opposant Albert Ondo Ossa. Des coups de feu avaient éclaté dans la capitale gabonaise dans le sillage de cette proclamation.

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De source informée, les meneurs du putsch sont pour certains issus de la Garde républicaine chargée de la sécurité personnelle du chef de l'Etat. Au pouvoir depuis 2009, Ali Bongo Ondimba a subi un accident vasculaire cérébral en 2018 qui l'avait éloigné de son pays pendant une longue période. Il avait ensuite repris les rênes de ses fonctions mais était visiblement affaibli. Les heures prochaines diront si ce qui ressemble à une révolution de palais a fonctionné, et quelle personnalité a réellement pris le pouvoir. S'en suivra peut-être une transition politique au Gabon d'autant plus que la nouvelle instance militaire évoque dans sa dénomination cette notion de transition. Aux dernières nouvelles, le président Ali Bongo Ondimba serait placé en résidence surveillée.

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