Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a souligné que les pays de la région représentent un grand problème pour l'Europe.
Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré que le Gabon et tous les pays d'Afrique de l'Ouest se trouvent dans une situation difficile, notant qu'il faut réfléchir profondément à l'amélioration du bloc, car elle représente un enjeu majeur pour l'Europe. C'est ce qui ressort d'un discours prononcé le 30 août, par Josep Borrell, lors d'une réunion des ministres de la Défense de l'Union européenne tenue dans la ville espagnole de Tolède. Le 30 août 2023 matin, un groupe de militaires est apparu à la télévision d'État au Gabon annonçant la prise du pouvoir dans le pays, peu après l'annonce par l'instance des élections que l'actuel président, Ali Bongo, avait remporté le scrutin pour un troisième mandat présidentiel avec plus de 67%.
Les militaires ont annoncé l'annulation des élections, qui ont eu lieu le 26 août, la dissolution de toutes les institutions de l'État et la fermeture des frontières jusqu'à nouvel ordre. Josep Borrell a ajouté que "les ministres de la Défense de l'UE discuteront de la situation au Gabon, et si cela se confirme, ce sera un nouveau coup d'État militaire qui accroîtra l'instabilité dans toute la région". Ajoutant : "L'ensemble de la région, à commencer par la République centrafricaine, puis le Mali, le Burkina Faso et maintenant le Niger, et peut-être le Gabon, se trouve dans une situation très difficile". Il a souligné que "les ministres (réunis à Tolède) devraient réfléchir profondément à ce qui se passe là-bas, ainsi qu'à la manière dont les membres de l'UE pourrait améliorer leur politique à l'égard de ces pays, étant donné qu'il s'agit d'une question importante pour l'Europe".
Le coup d'État au Gabon aurait été préparé à l'avance, selon les observateurs, d'autant plus que la victoire d'Ali Bongo était attendue lors d'élections entachées d'accusations de fraude, notamment, après que la Constitution a été amendée pour permettre au président de briguer un troisième mandat, dans un contexte d'opposition généralisée au sein de la population. La prise du pouvoir par les militaires à Niamey, au Niger, a propulsé le même scénario au Gabon, surtout qu'aucune partie n'a pu changer la position du conseil militaire au Niger, malgré la menace de la Cédéao d'une intervention militaire pour restaurer l'ordre constitutionnel représenté par Mohamed Bazoum, détenu depuis le 26 juillet. On attend la position de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique central sur le coup de force au Gabon.