Le Gabon s'est réveillé avec le renversement du Président Ali Bongo au pouvoir depuis 2009, suite à la mort de Oumar Bongo, son défunt père. Comme une traînée de poudre, l'éviction à la tête du pays d'Ali Bongo Ondimba a fait le tour des médias internationaux.
Sur les antennes de la chaine de télévision Gabon 24, Ali Bongo est placé en résidence surveillée, sa femme et son fils mis aux arrêts en lieux inconnus. Le Président Ali Bongo Ondimba réélu samedi dernier avec 64,27% des suffrages exprimés selon la Commission électorale n'a pas eu le temps de savourer sa victoire très contestée par l'opposition, arrivée en tête comme l'ont laissé entendre les mandataires de l'opposition à travers le pays. Des militaires appartenant à la garde présidentielle se sont emparés du pouvoir en cette matinée du mercredi 30 Août 2023. Les putschistes ont annulé le scrutin présidentiel, dissous toutes les institutions du pays et fermé les frontières.
Fin de règne sans partage de la dynastie BONGO
L'histoire se répète comme en 2019 lorsque des fractions dissidentes des forces armées au Gabon ont voulu prendre le pouvoir, alors que le président était en convalescence à l'extérieur. Cette fois-ci, ce pays de l'Afrique centrale vient de vivre un coup d'État. Ce phénomène est d'ailleurs devenu monnaie courante dans la plupart des pays africains.
Après récemment le Niger dont la situation n'est pas encore résolue, voilà que le Gabon trébuche et passe entre les mains des hommes en kaki. La diffusion des résultats officiels des élections générales a constitué le déclic. L'autorité nationale en charge du scrutin, le Centre gabonais des élections ont notifié ce mercredi matin, la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba à la présidentielle de samedi, avec 64,27% des suffrages exprimés. Des résultats qui ont fait l'objet de contestations dans le camp de l'opposant Albert Ondo Ossa, lequel a dénoncé des fraudes massives et revendiqué sa victoire.
Après l'annonce de l'annulation du scrutin par les militaires, la population gabonaise a envahi les rues de la capitale en jubilant aux côtés des putschistes qui viennent de mettre fin au règne sans partage la "dynastie Bongo". Les putschistes sous la houlette du général Oligui NGUEMA affirment appartenir au « Comité de transition et de restauration des institutions ».
Les militaires trouvent que l'organisation des élections n'a pas pu remplir les conditions d'un scrutin transparent, crédible et inclusif. Cette mesure s'annonce comme un coup de tonnerre du côté de la mouvance présidentielle.
Résidence surveillée
Le Président Ali Bongo placé en résidence surveillée ainsi que sa famille et ses médecins. Dans un message retransmis sur la toile, il interpelle la communauté internationale et se dit »inquiet » de la situation de son épouse et de son fils restés introuvables depuis les premières heures du putsch.
Le Gabon vit depuis des décennies dans une intrigue où le pouvoir est de plus en plus convoité par les hommes politiques. Ces faits sont accentués par la maladie du président sortant Ali Bongo (64 ans).
Ce dernier au pouvoir depuis plus d'une décennie avait décidé de briguer un troisième mandat lors de ces joutes électorales. Sa famille est à la tête de ce pays depuis 1967.
Il faut retenir que durant ces élections, les autorités ont suspendu l'accès à l'internet, instauré un couvre-feu sur toute l'étendue du territoire.
Vagues déferlantes de soutiens
Paris a aussitôt réagi via le porte- parole du gouvernement qui dénonce cette tentative de coup d'État au Gabon lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres de ce mercredi 30 Août 2023. Il indique que la France suit de très prés l'évolution de la situation au Gabon.
Elle maintient aissi sa position et souhaite que les résultats de ces élections générales puissent être respectés», a déclaré Olivier Véran.
L'Union africaine de son côté condamne avec la dernière énergie ce coup d'État au Gabon, tandis que la Chine demande à veiller sur la sécurité du Président Ali Bongo, entre les mains des putschistes depuis ce mercredi matin.