Gaborone — Un an après la confirmation du dernier cas d'infection par le poliovirus sauvage de type 1 dans la Région africaine, les ministres de la santé et les autres dirigeants du secteur de la santé réunis lors de la soixante-treizième session du Comité régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique se sont engagés aujourd'hui à redoubler d'efforts pour éliminer toutes les formes du virus.
Le dernier cas confirmé de poliovirus sauvage dans la Région, lié à une souche circulant au Pakistan, a été signalé en août 2022 dans la province de Tete au Mozambique. Au total, huit cas ont été détectés au Mozambique et au Malawi voisin, où une épidémie a été confirmée en février 2022. Au cours d'une riposte coordonnée, plus de 45 millions d'enfants dans cinq pays d'Afrique australe ont été vaccinés contre le virus.
Les responsables de la santé ont souligné qu'il était essentiel d'améliorer la surveillance de la poliomyélite, de mener des campagnes de vaccination de qualité, de riposter en temps opportun aux épidémies, notamment en déployant rapidement des experts et d'autres intervenants sur le terrain pour endiguer le virus, et de travailler avec les communautés par la mise en oeuvre de mesures fortes de sensibilisation et de mobilisation pour mener à bien les campagnes de vaccination.
La détection du poliovirus sauvage en 2022 ne remet pas en cause la certification de la Région africaine comme étant exempte de poliovirus sauvage autochtone, car la souche qui a été confirmée en Afrique australe a été importée.
« Une année sans détection de poliovirus sauvage témoigne des efforts considérables déployés par les pays et les organisations partenaires pour endiguer la propagation de ce virus. Mais tant que nous n'atteignons pas chaque enfant et ne garantissons pas une couverture vaccinale et une protection adéquates, le combat n'est pas terminé », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « L'OMS reste déterminée à apporter son soutien aux initiatives menées par les pays pour relever tous les défis en vue de parvenir à une Afrique exempte de poliomyélite. »
Bien que la Région ait été certifiée exempte de poliovirus sauvage, elle assiste à une résurgence du variant de poliovirus circulant dans des zones où le virus n'a pas été signalé depuis des décennies, en raison de la baisse de la couverture vaccinale et des perturbations des services de santé essentiels causées par la pandémie de COVID-19. Cependant, la riposte aux épidémies s'est accélérée au cours de l'année écoulée afin de protéger les enfants contre le virus et d'accélérer les progrès vers l'élimination de toutes les formes de poliomyélite dans la Région.
Au moins 21 pays ont mené des campagnes de vaccination contre les épidémies dues au variant de poliovirus de type 2 en utilisant le nouveau vaccin antipoliomyélitique (nVPO2) depuis mars 2021. Dans 80 % des pays où ce nouveau vaccin a été utilisé, aucune transmission ultérieure du variant de poliovirus de type 2 n'a été signalée après trois cycles de vaccination.
Depuis le début de l'année, 187 cas confirmés d'infection par des variants de poliovirus circulants et 107 détections dans des échantillons d'eaux usées ont été recensés dans la Région africaine.
L'OMS aide les pays à intensifier les efforts visant à protéger les enfants dans les zones à haut risque où le virus peut circuler en améliorant la vitesse et la qualité des mesures de riposte à la poliomyélite, en fournissant un soutien technique et en renforçant la surveillance et la gestion des données et de l'information.
En mai 2023, le Comité d'urgence - un groupe consultatif d'experts de l'OMS - s'est accordé sur le fait que le risque de propagation internationale du poliovirus demeure la seule urgence de santé publique de portée internationale.
Les efforts déployés à l'échelle mondiale pour éradiquer la poliomyélite ont permis de réduire considérablement le nombre de cas. En 1988, lorsque la campagne mondiale d'éradication de la poliomyélite a été lancée, plus de 350 000 enfants étaient paralysés par le virus chaque année dans le monde. Depuis 2001, moins de 2 000 cas sont détectés chaque année dans le monde.
Il n'existe pas de traitement contre la poliomyélite, qui peut provoquer une paralysie irréversible. Néanmoins, la maladie peut être évitée par l'administration d'un vaccin sûr, simple et efficace.