Afrique: Flux financiers illicites en Afrique - Ebrima Sall estime les pertes annuelles à près de 90 milliards de dollars

Ouverture ce 30 août, de la troisième édition de la conférence africaine sur la dette et le développement. Une rencontre organisée à Dakar par Trust Africa et l'African Forum and network on debt and development (Afrodad). A cette occasion, le directeur exécutif de Trust Africa, Ebrima Sall est revenu sur les pertes illicites dans le continent africain

« En 2015 déjà, l'Afrique perdait 50 milliards de dollars par an en termes de flux financiers illicites. Actuellement, les estimations sont de 90 milliards. Ces fuites de flux financiers touchent surtout les secteurs extractifs et miniers. Elles entraînent des pertes énormes pour le continent », a révélé M. Sall.

Selon lui, le continent a une véritable saignée à ce niveau soutenant que les auteurs de ces fuites exploitent les ressources ou commercent avec l'Afrique en utilisant tous les moyens leur permettant d'éviter des taxes aux États. Il a ajouté que la campagne en cours vise à arrêter ce phénomène et à rapatrier les ressources perdues dans les paradis fiscaux.

Revenant sur cette conférence, le directeur exécutif de Trust Africa informe que la hausse de la dette africaine s'explique par le fait que les pays africains s'endettent dans des monnaies étrangères. «Certains pays, dont les États-Unis, sont beaucoup plus endettés que nous mais ils s'endettent dans leur monnaie, ce qui fait que le risque n'est jamais trop élevé pour eux. Mais notre drame, c'est qu'on emprunte avec des conditions draconiennes et des monnaies qui ne sont pas les nôtres », a expliqué Ebrima Sall.

Il a relevé que les pays africains sont très lourdement endettés, ce qui représente un fardeau énorme pour le continent et l'empêche d'atteindre ses objectifs de développement durable et inclusif. «Les ressources que nous générons vont en grande partie au remboursement de la dette. On passe beaucoup de temps pour se libérer de cette dette, qui est très lourde et hypothèque la transformation de notre économie », a-t-il dit.

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