Congo-Kinshasa: Dans la province du Mai-Ndombe, un hôpital face à l'afflux de cas de variole du singe

En République démocratique du Congo (RDC), un hôpital d'Inongo, chef-lieu de la province du Mai-Ndombe, fait face comme d'autres du pays à des cas de variole du singe, une maladie qui a fait au moins 330 morts dans le pays depuis le début de 2023.

En République démocratique du Congo (RDC), la variole du singe n'a pas encore dit son dernier mot dans plusieurs provinces. De janvier à juillet, le pays a enregistré près de 7 000 cas dont au moins 330 décès, selon la coordination nationale de lutte contre la variole.

Dix-sept des 26 provinces de RDC ont rapporté des cas. L'une d'elles est le Mai-Ndombe, dans le Sud-Ouest du pays. Si la ville d'Inongo, chef-lieu de la province, n'a pas enregistré de cas ces derniers mois, son hôpital de référence ne cesse d'accueillir de nouveaux malades.

« Chaque famille a perdu un membre »

Les patients y sont isolés dans une vieille salle de l'hôpital. Ce jour-là, ils y sont neuf, dont quatre membres d'une même famille. Le docteur Junior Mpeti fait sa ronde pour les inspecter. À la porte de la salle, des agents de l'Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa enfilent des blouses de protection et des masques. « Là, c'est le nouveau cas qu'on vient de recevoir. Il vient d'un village environnant, Nkondé. Il nous est déjà arrivé au stade 2. On est en train de le prendre en charge. Là, ils sont en train de prélever les échantillons pour envoyer à l'INRB à Kinshasa. »

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C'est de ce même village, sur les rives du lac Mai-Ndombé, qu'est venu Ilamba après avoir perdu son fils, son épouse et son frère. « C'est l'enfant qui nous avait contaminés, raconte-t-il. Après leur mort, nous sommes également tombés malades. Après des soins administrés localement, rien n'a évolué, les malades devenaient de plus en plus nombreux. Nous avons donc quitté l'agglomération par pirogue pour arriver à Inongo. Chaque famille a perdu un membre. »

Les patients sont en voie de stabilisation, mais la moitié d'entre eux porte des lunettes anti-solaires, en raison de troubles oculaires que l'hôpital tente de comprendre.

« Il y a des atteintes de la rétine, explique le docteur Junior Mpeti. Puis, on a un cas qu'on suspecte d'atteinte neurologique. Les études sont en cours, voyons voir comment les choses vont évoluer. »

Les malades bénéficient de soins gratuits, mais leurs besoins alimentaires ne sont pas couverts. La riposte est également compliquée à cause de l'inaccessibilité des villages situés au coeur de cette jeune province pauvre et entièrement enclavée.

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