Matam — La région de Matam est « très concernée par les maladies tropicales négligées », a révélé, mercredi, le directeur régional de la santé, Moustapha Faye, donnant l'exemple de la bilharziose qui est « endémique » dans cette zone.
« La région de Matam est endémique pour beaucoup de maladies tropicales négligées comme la bilharziose, qui est causée par la présence de beaucoup de cours d'eau, polarisant des activités domestiques et professionnelles », a d'emblée déclaré le médecin.
Moustapha Faye s'exprimait lors d'un comité régional de développement (CRD) consacré au projet « Accélérer l'élimination résiliente, innovante et durable des maladies tropicales négligées (ARISE 3) », en présence de l'adjoint au gouverneur de la région de Matam chargé des affaires administratives, Modou Thiam.
« Le projet ARISE 3 vise à appuyer la lutte contre les MTN dans cinq régions cibles du bassin du fleuve Sénégal, où la prévalence de ces maladies est importante », a précisé le directeur régional de la santé. Il devra permettre à l'horizon 2030, « l'élimination ou le contrôle de la bilharziose au niveau de ces régions, mais aussi de toutes les autres maladies tropicales négligées », a-t-il poursuivi.
Outre la bilharziose, « d'autres maladies tropicales négligées, comme la lèpre, la rage et les morsures de serpent sont fréquentes dans la région », a relevé le docteur Moustapha Faye.
Cette situation, dit-il, fait que « la région de Matam est très concernée par les MTN, surtout que les populations ignorent les déterminants et les modes de transmission de la maladie ».
Le docteur Faye faisait allusion à une étude récente qui a montré un niveau de « contamination très élevé dans la zone ».
Il a aussi insisté sur la nécessité d'intégrer la lutte contre ces maladies dans les programmes de santé, à travers une « meilleure communication » afin que « les populations et les élus locaux s'approprient la lutte contre les MTN ».
« Nous attendons des maires et présidents de conseils départementaux qu'ils s'approprient la lutte contre les maladies tropicales négligées. Il faut aussi qu'ils insistent sur la communication en invitant les populations à adopter un comportement favorable et en appuyant les structures sanitaires et les prestataires de soins », a-t-il plaidé.
Le Directeur régional de la santé a rappelé l'existence de moyens de prévention « très simples » contre ces maladies en rapport avec le péril fécal, mais souvent « difficiles à mettre en oeuvre, à savoir « l'amélioration des conditions d'hygiène et d'assainissement ».