Afrique de l'Ouest: Entre dynamique de performances et défis, le secteur des assurances au Sénégal trace sa voie.

Les résultats du secteur sénégalais des assurances sont restés sur une tendance haussière, en 2022 dans le sillage de l'activité économique de la zone UEMOA avec un taux de croissance du marché global qui se situe à 5,8%. Sauf que, si l'on regarde de près les chiffres du secteur de manière spécifique, l'activité a connu un taux de progression de 9,5 % en 2022, derrière un pays comparateur, le marché ivoirien qui pointe à près de 14%.

C'est à n'en pas douter, un signe de résilience après les dures années de la Covid 19 que le monde a vécu, et qui aux yeux de certains spécialistes auguraient de beaucoup de difficultés dans le milieu des affaires, du fait des restrictions imposées aux activités économiques, et notamment dans la circulation des personnes et des marchandises.

Même s'il y a eu de légères variations, elles ont été circonscrites dans un périmètre qui ne modifie fondamentalement pas la dynamique de croissance observée, quoique l'on note une baisse systématique des parts de marchés de plus de la moitié des compagnies notamment dans la branche IARD. D'ailleurs, pour la première fois en 2022, l'assurance maladie, produit d'appel, détrône l'automobile dans le chiffre d'affaires par branches à l'IARD. Cette situation soulève quelques interrogations, car certains avertis estiment que ces faits seraient liés probablement à la concurrence déloyale que se livrent les acteurs, par le dumping ou la fraude, ce qui a peut-être écornée l'image du marché.

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Néanmoins, aujourd'hui, on constate que le secteur des assurances a réussi à maintenir sa solidité financière, ce qui l'amène à mieux appréhender l'avenir, notamment dans le contexte de l'exploitation du pétrole et du gaz, avec des atouts certains. Ce qui sans doute, aura pour effet direct de relever sa contribution au PIB encore faible qui est actuellement de 1,49% en 2022.

Cette entrée dans l'ère de l'économie pétrolière et gazière, peut aussi valoir davantage de satisfaction pour le secteur de façon spécifique, notamment par le captage de ressources initialement destinées à l'extérieur par le biais des grandes compagnies ou de leurs succursales grâce à un niveau de couverture de risque absolument plus élevé.

C'est lieu de saluer la pertinence de l'institution de la loi sur le contenu local qui, même si elle doit être améliorée, permet aux compagnies nationales de faire leur mue, malgré la compétition qui existe entre elles, et de s'organiser en pool pour avoir un volume d'affaires beaucoup plus important et de tirer profit des opportunités aux compagnies de réassurances et par conséquent de rester dans le jeu.

D'ores et déjà, il est important que les dynamiques encore en cours, ne soient pas freinées par des velléités de « course en solitaire », car les défis sont nombreux et divers.

Il faut reconnaitre d'ailleurs, que le secteur qui s'est engagé inévitablement dans la digitalisation depuis la COVID pour choisir un horizon proche, avec comme objectif de rehausser la qualité de service client, de raccourcir les délais et les procédures d'indemnisation et, d'éliminer toute sorte d'asymétrie de l'information, entre les compagnies et leurs clients. Il s'agira à un autre niveau de s'évertuer à restaurer la confiance des citoyens grâce à une éducation financière adaptée et ainsi, par ce biais, relever le faible taux de pénétration de l'assurance et infine accroitre l'inclusion assurancielle de nos populations.

D'ailleurs, les chiffres de l'assurance agricole permettent aujourd'hui de constater qu'il y a du chemin qui a été parcouru et des niches porteuses de croissance et d'opportunité dans ce secteur depuis la création de cette branche à travers la CNAAS.

Sur un autre registre, une correcte analyse de la situation du secteur est parfois difficile, car les compagnies ou certaines d'entre elles, rechignent à rendre public leurs états financiers, conformément aux dispositions du Code CIMA qui exige quelque part la présentation des comptes à bonne date. Or, il est absolument nécessaire que ces données soient disponibles pour assurer une lisibilité correcte aux investisseurs mais également pour contribuer à l'amélioration du devoir de transparence financière vis à vis des souscripteurs, surtout lorsque les montants en jeu, du fait des nouveaux opportunités économiques qu'engendre l'exploitation du pétrole et du gaz seront hors de portée d'une seule compagnie, et vont exiger par conséquent une transparence absolue entre associés quelque soit la forme juridique.

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