Madagascar: Huit candidats contre le président Andry Rajoelina - Une déclaration qui vire à la farce

Huit postulants (Masy Goulamaly, Tahina Razafinjoelina, Hajo Andrianainarivelo, Marc Ravalomanana, Siteny Randrianasoloniaiko, Hery Rajaonarimampianina, Paraina Auguste et Andry Raobelina) à l'élection présidentielle de novembre 2023 ont déclaré qu'ils refusent la candidature du Président Andry Rajoelina.

Cette annonce de ces huit candidats est ridicule. Elle est davantage un aveu de faiblesse qu'un signe de force. Pour preuve, ils ont besoin de former une alliance pour porter le même message inaudible. Cette coalition n'a pas d'autre but que d'exclure le candidat Andry Rajoelina. Ils se présentent comme les meilleurs amis du monde alors que, quand la propagande officielle commencera, ils seront les pires ennemis de la planète. Le ridicule de leur démarche rappelle ce mot d'esprit de l'humoriste Coluche : « Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison».

Cette déclaration des huit candidats n'est pas seulement ridicule. Elle est également dénuée de base juridique. Un citoyen est éligible tant qu'il remplit les conditions édictées par la loi et qu'il n'a pas été expressément déclaré inéligible. C'est le cas d'Andry Rajoelina qui n'est pas au-dessus de la loi mais qui n'est pas non plus en dessous.

Qu'ils soient huit, dix-huit ou vingt-huit, ces candidats (pris ensemble ou séparément) n'ont pas la qualité pour statuer la recevabilité de la candidature d'un autre postulant à la magistrature suprême. Aussi président de la République qu'il soit, Andry Rajoelina n'a pas le pouvoir de déclarer que tel ou tel candidat n'a pas le droit de se présenter au scrutin présidentiel. Madagascar est un État de droit.

%

Intimidation

La manière dont ces huit mauvais joueurs tentent d'intimider les juges et d'influencer l'opinion publique est condamnable. En incitant la population à se rebeller, ils participent à des troubles à l'ordre public et violent une fois de plus la Charte de Bonne Conduite des acteurs Politiques qu'ils ont signée. Ils ne peuvent pas aller à l'encontre de la loi et du libre choix des électeurs. En cherchant à décréter par la force l'inéligibilité d'Andry Rajoelina, ils violent ses droits fondamentaux et prennent en otage ses millions d'électeurs.

Les huit candidats sont en pleine contradiction. D'un côté, ils réclament des élections libres, transparentes et inclusives. D'un autre côté, ils veulent exclure un candidat de manière arbitraire. Pourquoi vouloir exclure Andry Rajoelina sur la base d'une controverse absurde sur sa nationalité alors qu'il est né à Madagascar d'un père et d'une mère, tous deux malgaches ? Pourquoi ne pas exclure Masy Goulamaly sous prétexte qu'elle porte un nom à consonance étrangère et qu'elle a présenté une proposition de loi en faveur de l'interruption thérapeutique de grossesse ? Pourquoi ne pas exclure Marc Ravalomanana sous prétexte qu'il a été condamné pénalement et qu'il a un contentieux fiscal ? Pourquoi ne pas exclure Siteny Randrianasoloniaiko au motif qu'il a épousé une femme étrangère et qu'il a pratiqué la transhumance parlementaire ? Pour toutes les raisons et interrogations susmentionnées, la fronde des huit candidats n'est pas fondée.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.