Le Dr Manaouda Malachie a exprimé ses condoléances à la famille de Blandine Yandere, 20 ans, dont les enfants reliés au niveau de la poitrine sont morts sur le chemin de Yaoundé.
C'est à l'Hôpital de district de Batouri après plus de 70 km de route que l'irréparable est survenu lundi. Les siamois nés à Ketté le week-end dernier quittaient le département de la Kadey, région de l'Est, dans une ambulance médicalisée dépêchée depuis Bertoua sur ordre du ministre de la Santé publique, pour une prise en charge adéquate à l'Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé.
Mais les choses ont tourné au vinaigre sur le chemin de Yaoundé. Joint hier au téléphone, le directeur de l'Hôpital de district de Batouri, le Dr Alphonse L'avenir Azegue Bihina rapporte : « L'état de la route n'a pas milité en leur faveur. Dans cette ambulance, ces enfants avaient à leur disposition un médecin et une sage-femme. Mais aux encablures de Batouri, ils ont commencé à avoir des problèmes respiratoires. C'est pour cela qu'ils se sont arrêtés. »
Déjà reliés au niveau de la poitrine, les enfants avaient un seul nombril, deux sexes (féminin et masculin), quatre bras et deux jambes seulement. D'après notre interlocuteur, les chances de survie n'étaient pas grandes. « Le pronostic vital n'était pas favorable à cause du fait qu'ils avaient plusieurs organes en commun comme le coeur. Un seul battement cardiaque était perceptible. Pour le Minsanté, il fallait au moins en sauver un. C'est pour cela que l'artillerie a été déployée pour leur prise en charge », souligne le Dr Alphonse L'avenir Azegue Bihina.
Une fois à Batouri, le directeur, tous les médecins en place et le renfort venu de Bertoua se sont battus pour les garder en vie. « La prise en charge consistait à contrecarrer la détresse respiratoire. On les a mis sous oxygène et réchauffés sur une table-radiante. Des voies veineuses ont été placées. Tout comme des médicaments pour assurer la maturation pulmonaire ont été administrés. Nous sommes même passés par une séance de réanimation de près de 30 minutes », détaille notre source.
Malgré tout ce déploiement, les enfants sont décédés au grand désarroi du corps médical et des parents. Ils ont été enterrés hier matin à Ketté. La mère est toujours à l'Hôpital de district de Ketté où elle continue de bénéficier de soins gratuits, suivant les instructions du ministre de la Santé publique. Et dans un tweet hier matin, le Dr Manaouda Malachie a exprimé aux parents et à l'ensemble de la famille des bébés siamois nés à Ketté, « sa proximité et les condoléances de la famille de la santé si triste, après une mobilisation nationale et internationale pour leur prise en charge adéquate et gratuite. »