La crise du financement est un obstacle face à la lutte contre les Maladies tropicales négligées (MTN) et leur éradication en Afrique.
Ainsi les acteurs de la santé et les donateurs se sont réunis ce mercredi 30 août à Gaborone (Botswana) lors du 73 Comité régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique.
L'objectif est de faire appel à des investissements pour mettre fin aux Maladies tropicales négligées qui touchent près de 400 millions de personnes dans le Continent.
Selon Thoko Elphick Pooley, Directrice Exécutif de Uniting to Combat NTDs et co-présidente du groupe de travail du G7 sur la santé mondiale, il est assez choquant que des maladies qui touchent plus d'un milliard de personnes puissent recevoir si peu d'attention et si peu de ressources.
Elle souligne que le véritable problème est la privatisation des maladies tropicales négligées. En effet, "Il doit y avoir un désir et un leadership politique pour mettre fin à ces maladies".
Ainsi, a-t-elle poursuivi, "la déclaration de Kigali auxquelles les dirigeants de plusieurs pays du monde se sont engagés à mettre fin aux maladies tropicales négligées cherche à mobiliser la volonté politique et le leadership des pays pour donner la priorité à ces malades. Et une fois qu'elles seront établies, cela débloquera des financements".
Par conséquent, elle exhorte tous les pays qui n'ont pas encore approuvé la déclaration de Kigali à le faire en toute urgence afin de vaincre massivement ces maladies dans le continent.
Par ailleurs, « l'Afrique a réalisé des progrès considérables dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, permettant ainsi à des millions de personnes de vivre désormais sans les douleurs et les souffrances causées par ces maladies », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.
A l'en croire pour préserver et renforcer ces acquis, il est essentiel d'investir davantage dans cette lutte, notamment grâce à un financement adéquat, prévisible et durable, afin de progresser plus rapidement vers l'éradication de ces maladies.
Selon un rapport de l'OMS, près de 99 millions de personnes issus de 26 pays africains risquent, cette année, de ne pas avoir accès à un traitement contre des maladies telles que la filariose lymphatique, l'onchocercose, les géohelminthiases et la schistosomiase.
Le même rapport atteste que cette situation découle d'une insuffisance de fonds alloués à la mise en place de programmes de distribution massive de médicaments. Ainsi, malgré ces difficultés, l'Afrique a réalisé des progrès remarquables dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.
Au niveau continental, l'Union africaine, le siège des politiques, qui donne le ton, à nos chefs d'État a déclaré : "Nous devons mettre fin à ces maladies". Et c'est vraiment, pour moi, la plus haute expression d'intention que l'on puisse obtenir sur la fin des entités. "Maintenant, cela doit être soutenu par une allocation de ressources, car ces politiques ne peuvent être qu'efficaces", conclut la Directrice Exécutif Uniting to Combat NTDs.
(Envoyée spéciale à Gabarone)