Afrique: Coup d'Etat au Gabon - Des réactions fusent de partout dans le monde

À la suite de la prise de pouvoir par des militaires au Gabon et de la nomination du général Brice Oligui Nguema comme chef de la transition, les réactions internationales n'ont pas tardé.

Dans un communiqué publié mercredi, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné « fermement la tentative de coup d'Etat » au Gabon, dénonçant « une violation flagrante » des principes de l'organisation continentale.

En outre, il a demandé à l'armée nationale et aux forces de sécurité de s'en tenir « strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République Ali Bongo Ondimba, des membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement ». « Moussa Faki suit avec une grande inquiétude la situation en République gabonaise et condamne fermement la tentative de coup d'Etat (dans le pays) comme voie de solution de sa crise post-électorale actuelle », selon le communiqué de l'UA. « Il rappelle avec force qu'elle constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l'Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance », indique le texte.

Moussa Faki Mahamat a appelé « l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement ».

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Le Maroc « suit de près l'évolution de la situation en République gabonaise », a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères soulignant l'importance de préserver la stabilité de ce pays frère. Rappelons qu'en fin 2018, Ali Bongo avait choisi le Maroc pour sa période de convalescence et de rééducation à l'hôpital militaire de Rabat après avoir été hospitalisé en Arabie saoudite à la suite d'un AVC. Mohammed VI lui avait rendu visite.

Au Nigeria, le président Bola Ahmed Tinubu a déclaré qu'il était en contact avec d'autres chefs d'État africains au sujet de « l'autocratie contagieuse que nous avons vue se répandre sur le continent ». « Le pouvoir appartient aux grands peuples d'Afrique et non au canon d'une arme chargée » , a déclaré le chef de l'Etat nigérian par l'intermédiaire de son porte-parole.

De son côté, la Chine a appelé à « garantir la sécurité d'Ali Bongo » tandis que la France, ex-puissance coloniale, a « condamné le coup d'Etat militaire en cours ». La Russie a fait part de sa « profonde préoccupation » tout comme le Commonwealth, organisation que le Gabon a rejoint l'an dernier.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, a insisté sur la différence entre les coups d'État au Niger et au Gabon, soulignant que ce dernier, qui a renversé le président Ali Bongo, faisait suite à des élections entachées d'irrégularités.

« Naturellement, les coups d'État militaires ne sont pas la solution mais nous ne devons pas oublier qu'au Gabon il y avait eu des élections pleines d'irrégularités », a-t-il souligné, en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27 en Espagne.

Les États-Unis ont exhorté l'armée gabonaise à préserver le régime civil tout en exprimant leur inquiétude après la destitution du président sortant Ali Bongo Ondimba à la suite d'un scrutin contesté.

« Nous exhortons les responsables à libérer les membres du gouvernement et leurs familles, à assurer leur sécurité et à préserver le régime civil », a déclaré le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, dans un communiqué.

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