Tunisie: Système éducatif - Plaidoyer pour une réforme consensuelle

31 Août 2023

On n'en finit pas de mettre la réforme éducative à l'ordre du jour politique, au même titre que nos divers grands projets socioéconomiques, encore en stand- by. Et par conséquent, notre école publique n'arrive pas à désamorcer sa crise d'enseignement et faire sa propre révolution.

La Tunisie s'engage à partir du 15 septembre prochain,--premier jour de la rentrée scolaire 2023-2024--, dans un vaste chantier de réforme du système éducatif. Le premier événement annoncé par le Président Kais Saïd lors de la célébration de la Journée nationale du savoir, le 10 août 2023, est celui du démarrage de la consultation nationale relative au Conseil supérieur de l'éducation et de l'enseignement. Ses résultats seront mis à profit pour élaborer le projet de loi instituant cette instance constitutionnelle. S'ensuivra la mise en place d'une nouvelle réforme du système éducatif.

L'évaluation, tout d'abord

Dès lors, le ministère de tutelle procèdera à l'examen en profondeur de ce chantier de mise à niveau éducative et de promotion de l'école publique. Un chantier mobilisant tous les intervenants dans le secteur, en vue de maintenir et renforcer leur implication dans la mise en oeuvre des objectifs de la feuille de route pour la réforme dudit système, tout en mettant l'accent sur l'importance de l'approche participative.

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Les parties prenantes seront, en effet, chargées de procéder, sur la base de critères scientifiques et pédagogiques, à une évaluation en vue d'établir un diagnostic qualifié, objectif et exhaustif de tous les éléments constitutifs du système d'éducation, et d'étudier, en fonction de cette évaluation, une refonte totale et complète du système éducatif. Elles seront chargées, par la suite, de proposer un projet définissant les grands axes d'une nouvelle politique éducative.

Soit un schéma directeur portant sur les principes généraux, les objectifs, les stratégies et les échéanciers de mise en œuvre graduelle de cette politique éducative. La réforme d'un système éducatif constitue toujours un sujet de débat politique, d'abord, comme réponse à des besoins profonds d'une société et d'une jeunesse en mutation, dans un contexte international particulièrement prégnant, mais aussi pédagogique comme changement des pratiques et développement de nouvelles compétences.

Trois acteurs clés

C'est une question qui devrait être axée autour de trois acteurs clés que sont l'enseignant, l'élève et les établissements d'enseignement. De multiples défis s'imposent, notamment, en matière d'égalité et de qualité. Il est primordial, en effet, d'améliorer la qualité de l'école tunisienne et d'en faire un objectif ultime, offrant à tous les enfants la même chance d'accès.

Le ministre de l'Education, Mohamed Ali Boughdiri, s'est montré, en effet, très attaché à la nécessité de réformer l'école. «Nous ambitionnons une école performante qui dote les élèves de connaissances de base consistantes et qui leur permet d'accéder aux outils fondamentaux du savoir. Nous nous engagerons sur la voie de la réforme parce que c'est vital pour un pays comme la Tunisie qui a pu s'imposer sur l'échiquier scientifique et économique international par la qualité de ses ressources humaines», précise-t-il.

Le système éducatif national et le renforcement de l'offre de formation constituent des priorités extrêmes pour le ministère de tutelle qui ne cesse d'oeuvrer pour l'aboutissement des grands chantiers éducatifs stratégiques. Sur fond de défis, cette réforme, tant attendue, apportera sans aucun doute une contribution déterminante au développement économique et social du pays. De même, elle revêt un aspect pédagogique, avec la révision des programmes et manuels scolaires, des méthodes d'enseignement et techniques d'évaluation. On peut dire ainsi que l'importance des enjeux de la réforme invite à réfléchir sur les choix scientifiques possibles pour nourrir et étayer une politique d'évaluation conséquente.

Efficacité, innovation et ouverture

L'établissement de nouvelles modalités d'évaluation est à l'ordre du jour, et, à tous les niveaux du système d'éducation et de formation, c'est une question de démarche qualité, d'efficacité, d'efficience, de performance, de taux de diplomation, etc.

De l'avis des experts, cette réforme s'articule autour de trois piliers fondamentaux, à savoir l'équité, la qualité et la bonne gouvernance éducative. De même pour le nouveau modèle pédagogique qui devrait être fondé principalement sur le triptyque efficacité, innovation et ouverture.

Les parties concernées par la réflexion sur la réforme seront appelées à évaluer le système éducatif actuel, ses lacunes, les bavures dans la transmission de la connaissance, entre autres, à déterminer les incohérences qui l'ont empêché d'atteindre ses objectifs, à réviser les méthodes pédagogiques statiques et à penser à mettre de véritables passerelles entre l'école, la formation professionnelle et l'emploi.

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