Ce sont d'énormes difficultés que vivent les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Saint-Louis, chaque année en période d'hivernage. Lesquelles difficultés sont liées aux eaux de pluies qui envahissent les maisons et stagnent à tous coins de rues.
C'est le cas d'ailleurs au niveau des quartiers tels que Pikine, Diaminar, Darou, Eaux-Claires, Balakoss, Khar Yallah, entre autres. Mais le problème des inondations est plus ressenti au quartier Guinaw Rail où également après la pluie, ce n'est pas du tout le beau temps.
Il est clair que la beauté de la ville de Saint-Louis est toujours chantée par nombre de ses fils mais aussi les touristes qui y séjournent souvent. Mais, hélas, cette beauté s'arrête dès la tombée des premières pluies. Car cette ville est aussitôt méconnaissable, à cause des inondations. En effet, plusieurs quartiers sont souvent occupés par les eaux de pluies, du début jusqu'à la fin de l'hivernage.
Une situation que vit chaque année, et ce depuis 10 ans, Seynabou, une habitante de Guinaw Rail. Âgée de la cinquantaine révolue et mère de deux filles âgées de 15 et 20 ans, la Pikinoise dort et se réveille dans une chambre d'une maison pleine d'eau. Une eau verdâtre dans laquelle des milliers de champignons et bactéries vivent. Ici, Seynabou et sa famille n'ont juste qu'un petit espace pour cuisiner. Les nombreuses briques de ciment visibles, superposées et alignées pour former des trajets renseignent sur le calvaire qu'elle endure au quotidien, avec sa progéniture.
Dans cette maison, il y a deux chambres, toutes envahies par les eaux. Leurs lits, armoires et autres bagages sont posés sur des briques superposées. Elles ne reçoivent de visites ni du bon voisinage ni de simples passants encore moins de vendeurs ambulants pour les importuner. Seynabou et ses deux filles sont pratiquement les seules à oser, plusieurs fois dans la journée, braver cette eau à l'odeur nauséabonde pour aller vaquer à leurs occupations.
Elles encourent de gros risques au quotidien, avec cette eau mélangée à celle des fosses septiques et où pourraient se réfugier n'importe quel type de reptiles, en cette période d'hivernage. Cependant, elles observent certains gestes de propreté à travers un seau d'eau javellisée de 5 litres, près-positionné devant sa porte, pour servir de lavage des mains et des pieds.
Le calvaire de cette famille n'est que la face cachée de l'iceberg car, dans ce quartier, les inondations hantent chaque année le sommeil des habitants qui ont toujours revendiqué sa restructuration, pour en finir avec ce supplice.