Congo-Brazzaville: Le procès du capitaine Morgan s'ouvre sans trois autres accusés

Le procès de cinq policiers poursuivis pour association des malfaiteurs, arrestations arbitraires, extorsion, recèle, abus de fonctions et blanchissement des capitaux s'est ouvert le 31août à la Cour d'appel à Brazzaville, sans trois accusés.

Seuls l'ex-commandant du Groupement de répression du banditisme (GRB), capitaine de police Manounou Romuald « alias Morgan » et l'ancien chef de bureau GRB Gampo-Ollilou, l'adjudant de police Séverin Brice Eyaba « Patou Casis » sont sur le banc des accusés. Les autres policiers inculpés, notamment l'ancien chef de bureau GRB Pierre-Ntsiété, le brigadier-chef Hermelon Stève Ngolelé (Choupet) , le brigadier-chef Master Landaho et le brigadier Kanga étant en fuite.

Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, ces policiers dont certains évoluaient au GRB et d'autres à la police d'action spéciale (PAS) avaient interpellé les plaignants Jode Podel Ontsou, Aketi Okoungou Junior et Parise Ontsou Okili courant juin 2022 à Brazzaville avant de les conduire au GRB. Pour être libérés, ils ont déboursé des sommes d'argent. « Il ressort qu'après son élargissement, Oketi Okoungou, l'une de partie civile a été contrainte par l'inculpé Eyaba Brice Séverin accompagné de Ngolélé et autre à poser sa signature sur la décharge du 4 juillet 2022 produite au dossier.

De cette contrainte résulte de la menace qui lui a été faite en particulier celle de signer faute de quoi il sera à nouveau détenu. Cette décharge établie sur instruction de Manounou Romuald tendant à l'analyse de son contenu, à lui imposer de mettre à la disposition du plaignant imaginaire à qui, d'après les inculpés auraient escroqué la somme de 65 millions FCFA. Cette décharge constitue en toute évidence un acte en espèce de ceux visés par l'article 400 du code pénal », peut-on lire dans l'arrêt.

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Après l'enquête de moralité, le capitaine Morgan a nié tous les faits qui lui sont imputés. « Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. Ces faits n'existent pas, je ne l'ai pas commis », a-t-il insisté devant la barre.

Il reconnaît, cependant, avoir suivi un dossier qui a conduit à l'arrestation de quelques individus qui auraient escroqué 65 millions FCFA d'une personne qui était en séjour au Congo. Un réseau composé, entre autres, des Camerounais. Selon lui, les deux véhicules saisis par la police appartenaient bel et bien aux escrocs interpellés. « Cette affaire a refait surface après l'échec du dossier Mère Alice. Je n'ai jamais vu des sommes d'argent, les personnes que nous avions interpellées avaient reconnu les faits. Je n'ai reçu que deux millions FCFA, une seule fois. Pour le reste, je n'en sais rien, je n'ai jamais instruit quelqu'un dans ce sens. J'ai saisi les véhicules parce qu'ils ont été achetés avec de l'argent volé », a-t-il plaidé.

Le président de la Cour criminelle de Brazzaville, Jean Ngombo, a voulu savoir de quelle hiérarchie policière dépend le GRB tout en s'interrogeant sur ses missions. « Le GRB a pour mission d'interpeller, mettre à la disposition et déférer les auteurs des actes de banditisme. Le commandant territorial des forces de police ne gère pas le GRB, nous sommes une police spéciale, à part entière », a rappelé Romuald Manounou.

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