Dans l'est de la République démocratique du Congo, à Goma, d'après des sources contactées par RFI, une quarantaine de personnes au moins ont été tuées et de nombreuses autres blessées, dans la répression d'une manifestation interdite. Les protestataires, des membres de la secte Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations, s'étaient réunis pour demander le départ de la mission de l'ONU dans le pays, et de la force régionale, taxées d'inaction face aux groupes armés. Le bilan de cette opération provoque l'indignation.
Les autorités militaires ont communiqué mercredi un bilan de six civils tués et un policier lynché. Mais dans un rapport interne de l'armée émis ce jeudi, elles avancent un lourd bilan. Des civils faisant partie d'un groupe que les autorités militaires assimilent aux « bandits armés, drogués et manipulés ».
Pour l'heure, un membre du gouvernement très proche du dossier avance à RFI un bilan de 43 morts. Des images prises par des habitants de Goma ont été diffusées sur Internet. On y voit des militaires tirer des corps inertes ensuite empilés dans un camion au milieu d'une avenue.
L'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, a réclamé, dans un communiqué, une enquête. Les auteurs des tueries ainsi que leurs commanditaires doivent être « traduits en justice et condamnés avec sévérité ».
Une autre voix de l'opposition, le député Claudel Lubaya, a affirmé que les manifestants ont été victimes d'une réponse inappropriée et une réaction disproportionnée, constitutive d'un crime d'État délibérément commis et publiquement assumé. Il propose la mise à l'écart du gouverneur militaire du Nord-Kivu avant toute enquête.