Au lendemain du coup d'État, les militaires font face à la pression. À l'international, l'Union africaine a suspendu de l'organisation le Gabon. Et à l'intérieur, l'opposition radicale revendique la victoire à la présidentielle et demande aux militaires de reprendre le décompte des voix.
Après avoir félicité l'armée pour avoir évité au pays un nouveau « coup d'État électoral », la plateforme de l'opposition radicale alternance 2023 demande aux militaires de poursuivre la compilation des résultats de l'élection présidentielle remportée, selon elle, par son candidat, Albert Ondo Ossa. « Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le professeur Albert Ondo Ossa verra sa victoire dans les urnes officialisée », assure Mike Joktane, membre de la plateforme.
Paul Marie Gondjout, président de l'Union nationale unie, pense que le coup d'État est un pain béni pour reformer les institutions : « Comme on dit, à chaque chose malheur est bon et je pense qu'il faut saisir les opportunités quand elles se présentent à vous ».
Candidat lui aussi à la dernière élection présidentielle, le socialiste Victor Mouanga Mbadinga insiste sur le fait qu'après la libération du Gabon du règne des Bongo, il faut sortir le pays du néocolonialisme. « Si ce coup d'État vient renforcer la domination coloniale au Gabon, vous comprenez que la lutte, pour nous, doit continuer », avance-t-il.
Enfin, Abel Mbombé Nzoundou, candidat indépendant, adresse ses félicitations à l'armée pour avoir libéré le Gabon de la famille Bongo sans effusion de sang.
Coup d'État au Gabon: le Congo et l'Angola condamnent l'éviction d'Ali Bongo
L'avion transportant le président Joao Lourenço s'est posé sur l'aéroport d'Ollombo près d'Oyo dans la matinée du jeudi. Accueilli par son homologue congolais, les deux personnalités ont par la suite eu des entretiens en tête-à-tête
Le coup d'État perpétré il y a trois jours par l'armée gabonaise contre le pouvoir d'Ali Bongo a été au centre de leurs échanges. Les deux chefs d'État ont condamné « sans équivoque » la prise du pouvoir par la force.
Ils en appellent au respect de l'intégrité physique du président déchu, celle de sa famille et de ses proches, ainsi que celle des hauts responsables des institutions de l'État.
Denis Sassou Nguesso et Joao Lourenço ont également exhorté tous les acteurs à privilégier les voies politiques pour préserver la paix, l'unité et la sérénité du peuple gabonais.
Après la rencontre entre ces deux dirigeants, au moins cinq chefs d'État de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) ont échangé en visioconférence, condamnant aussi le coup d'État au Gabon.