Les « pèlerins de la Communion » ont effectué, mardi 29 août 2023, à Jérusalem, leur premier Chemin de Croix vivant traditionnel en suivant les traces de Jésus-Christ jusqu'à la basilique de la Résurrection qui abrite le Tombeau du Christ et le Calvaire. À leur arrivée dans ces deux lieux saints, l'émotion était vive et certaines personnes ont eu à verser de chaudes larmes.
JÉRUSALEM - Au petit matin, le climat de Jérusalem est clément. Il fait moins chaud que d'habitude. À la sortie de l'hôtel, tous affichent le sourire pensant que la journée va être moins compliquée que celles précédentes.
En revanche, les pèlerins sénégalais qui savourent la fraîcheur matinale seront très vite rattrapés par la température habituelle de la ville sainte. Une chaleur qui fait souffrir les pèlerins. Sur des visages, la sueur coule. Le linéaire à parcourir est encore très long. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes et même les vieilles mamans et vieux, unis comme « un seul corps dans le Christ », ont suivi les pas du Messie, de la rue des soeurs de Notre-Dame de Sion jusqu'à la basilique de la Résurrection (qui fut consacrée en 335) où se trouve le Tombeau vide de Jésus-Christ et le Golgotha, l'endroit où l'unique fils de Dieu avait été crucifié. 09 heures ! Dans les allées du quartier arabe de Jérusalem, dans le marché, démarre le premier Chemin de Croix des pèlerins sénégalais en Terre sainte.
Cette longue procession a commencé au palais de Ponce Pilate là où il avait jeté la décision de condamnation de Jésus-Christ à ceux-là qui voulaient sa mort. Ici, les pèlerins débutent leur méditation par la première station qui rappelle comment Jésus a été condamné à mort. Pour ce Chemin de Croix, les fidèles doivent se succéder dans le port de la Croix. Dans le groupe 07, ce sont deux dames qui, en premier, l'ont portée.
Il s'agit de Edwige Marie Olga Adékpolavie et Virginie Lopy. Tout comme dans le groupe 08 où Anna Mbengue et Marie Noëlle Diatta ont ouvert le bal du port de la Croix. Transportée par deux ou trois, la Croix symbolise Jésus-Christ mort sur la Croix pour la justice et la vérité.
Le Chemin de Croix vivant les conduit également au site où Jésus a rencontré les femmes de Jérusalem qui pleuraient pour lui parce qu'elles étaient affligées de le voir subir cette peine. Chargé de sa Croix, il est, pour certains, injustement condamné.
À 10 heures, il fait déjà très chaud. Malgré tout, les fidèles continuent leur longue marche vers la basilique de la Résurrection. Le Chemin de Croix vivant est loin d'être une course olympique. Ils avancent doucement, s'arrêtent un long moment pour prier et entonnent, en même temps, des chansons à la gloire de l'enfant de Bethléem. « Oui Seigneur nous croyons, fait grandir en nous la foi... ». Oui ! Tous ces pèlerins en Terre sainte croient en Jésus-Christ car, sans cette foi, il serait difficile pour eux, d'escalader les montagnes de Jérusalem pour aller à la rencontre de celui qui a vaincu la mort. « Pitié Seigneur, car nous avons péché ». Les fidèles qui reconnaissent leurs limites en reprenant en choeur cette chanson, poursuivent leur montée vers les deux lieux les plus sacrés de Jérusalem, voire au monde.
Un seul chemin mène au Tombeau vide et au Golgotha
À 11h, heure locale, les voici franchissant la porte de la basilique de la Résurrection. L'église la plus sacrée et la plus sainte au monde, dit-on. À l'intérieur, une foule immense. Des Sénégalais, des Français, des Africains, mais aussi d'autres citoyens venus du monde pour découvrir l'endroit où le corps du Christ avait été déposé. Pour se rendre au Tombeau vide, tous sont tenus de respecter une longue queue.
À quelques mètres de là, sur la droite, une petite porte mène au lieu sacré. Sur place, un religieux juif de noir vêtu. C'est lui qui régule l'accès. Ici, toute prise de vue est interdite. À l'intérieur, on trouve la pierre tombale en vernis. C'est là où le corps du Christ a été déposé. À seulement 30 mètres de là, le Golgotha ou encore le Calvaire. C'est dans cet endroit où Jésus-Christ a été crucifié. Ces deux lieux saints ont été visités par les « pèlerins de la Communion ».
Au sortir de ces endroits sacrés, des femmes ont eu à verser de chaudes larmes. C'est le cas de Anne-Marie Sagna. Paroissienne de la Cathédrale Sainte Anne de Thiès, cette dame n'a pas pu retenir ses larmes. « J'ai pleuré et je ne me suis même pas rendue compte que j'étais en train de verser des larmes. Ce sont des moments très forts. Et c'est plus fort que moi. Quand j'ai touché le Tombeau vide de Jésus-Christ, je n'ai pas pu retenir mes larmes. Je n'ai jamais su que cela allait m'arriver un jour. Sur place, j'imaginais la souffrance que Jésus avait vécue », confie-t-elle, la voix tremblante.
Tous, ont reconnu que, par nos fautes, Jésus a donné sa vie sur la Croix pour le Salut de l'humanité. D'après Anne-Marie Sagna, il faut rendre grâce au Seigneur « qui a vécu tout ce calvaire pour nous libérer du péché ».
Marie Dacosta fait également partie des femmes qui ont versé des larmes dans ce lieu. Elle est d'un âge avancé et a effectué le voyage en Terre sainte grâce à sa fille qui lui a offert le billet. Après avoir touché le Tombeau vide, elle affirme qu'elle a bien renouvelé sa foi. Tout comme Marie Dacosta, Gabriel Gomis, de la paroisse Don Bosco de Nord Foire, dit avoir eu une « immense joie de suivre les pas du Christ et de découvrir les endroits aussi saints ».
Un autre pèlerin, Henri Assissé Sagna, qui vient de la paroisse Notre-Dame de la paix de Diamaguène- Sicap-Mbao dit avoir vécu une expérience « inoubliable » au Tombeau vide. Auteur-compositeur de chants chorales, il soutient que, découvrir la pierre tombale, le Calvaire et le Tombeau de Jésus-Christ lui a permis de savoir que Jésus-Christ « est bel et bien ressuscité d'entre les morts ».
Des prières pour le Sénégal
Peu avant le Chemin de Croix vivant, les pèlerins sénégalais ont pris part à la célébration eucharistique à l'église Sainte Anne des Pères blancs, nichée dans le grand quartier arabe de Jérusalem, dans l'ancien territoire du Jourdain avant l'an 7 pour la messe de 08h. C'est le premier acte d'une journée plus ou moins chargée.
Pour se rendre dans ce lieu de culte, nous passons par la porte d'Hérode, du nom de l'ancien roi très influent. Sainte Anne et Saint Joachim ont vécu dans le lieu où Jésus avait guéri les paralytiques à la piscine de Bethesda, avant qu'il n'entra à Jérusalem. Ce récit nous est conté dans l'Évangile selon Jean.
Lors de cette messe, l'évêque du diocèse de Tambacounda, Monseigneur Paul Abel Mamba, a demandé aux fidèles de demeurer dans la prière en Terre sainte et de porter le Sénégal dans leurs coeurs. « Nous sommes tous des privilégiés. Alors, nous devons profiter de chaque instant en Terre sainte pour renouveler notre foi et pour communier avec Dieu », a prêché le prélat qui conduit la délégation sénégalaise aux lieux saints de la chrétienté.
Dans son homélie du jour, l'abbé Adrien Sène, l'accompagnateur spirituel du groupe 03, a également recommandé aux « pèlerins de la Communion » de prier pour leur pays qui, dans quelques mois, va vivre une élection présidentielle. « Prions ensemble, ici en Terre sainte, pour que la paix et l'unité règnent dans notre pays le Sénégal », a-t-il insisté.