Gabon: Putsch réel ou jeu de chaises ?

analyse

« Ali Bongo est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits ». Cette phrase du Général Brice Clotaire Oligui Nguema dont de nombreux médias se sont fait écho, le chef du Comité de transition pour la restauration des institutions (Ctri), suscite de nombreux commentaires, notamment sur les réseaux sociaux.

Parce qu'au-delà du caractère non-violent du putsch - Ali Bongo Ondimba étant entouré de ses proches et ses médecins - c'est le maintien d'un système qui suscite des débats sur diverses plateformes de discussion.

D'autant plus que le nouvel homme fort du pays n'est autre que le chef de la Garde présidentielle qui - dans un pays comme le Gabon - à très peu de chance d'être hors du clan Bongo.

Certes le putsch écarte Ali Bongo, mais il remet en cause la victoire - non confirmée par le Conseil gabonais des élections (Cge) - de l'opposant Albert Ondo Ossa. Parce que dans son communiqué, le Ctri ne dit pas avoir l'intention de rendre à l'opposition sa victoire lors du scrutin. Le vainqueur - selon lui-même - de l'élection présidentielle serait donc le coup d'État.

Les réactions qui semblent moins fermes que ce que l'on a pu noter dans les prises de pouvoir en Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Guinée, Mali et Niger). Parce que quand la Chine reste essentiellement sur la préservation de l'intégrité physique d'Ali Bongo, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres "condamne fermement la tentative de coup d'État" au Gabon -, mais tout de suite appelé toutes les forces vives du Gabon à la "retenue" et au "dialogue".

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D'aucuns estiment que pour la communauté internationale, la chute d'Ali Bongo vient loin derrière la préservation de la stabilité politique du Gabon. Surtout que l'organisation du scrutin a été décriée par cette même communauté internationale. En plus, la longévité du clan Bongo au pouvoir ne joue pas non plus en sa faveur.

L'on note donc très peu d'appels en faveur d'une réinstallation d'Ali Bongo dans son fauteuil. La condamnation du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, qui a évoqué des risques de déstabilisation de l'Afrique centrale et celle du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ne semblent pas avoir eu suffisament d'écho.

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