Afrique: Coup d'Etat au Gabon - Le comprendre en langage simple' Geoffroy Foumboula Libeka Makosso

Dans la matinée du 30 août 2023, le Gabon a connu en l'espace de 20 minutes Gouvernances. La première étant celle d'Ali Bongo Ondimba, déclaré vainqueur par Michel Stéphane Bonda du Centre Gabonais des Élections (C.G.E),suivi quelques minutes plus tard de la nouvelle Gouvernance conduite par l'armée après avoir déposé par les armes le pouvoir d'Ali Bongo Ondimba.

Comme je l'ai signifié depuis le début du processus électoral, "l'élection est le seul catalyseur susceptible d'aboutir à un changement, soit par la voie des urnes soit par d'autres voies". C'est pourquoi je n'ai et ne serais jamais partisan du "ça ne sert à rien, les dés sont pipés, etc...", la situation actuelle me conforte dans ma position.

Si on n'était pas allé aux élections, si on avait pas démontré que ces élections étaient les pires de l'histoires, si on avait pas démontré les détournements massifs,etc...ce au péril de nos vies face au système BONGO-PDG, l'armée aurait des difficultés à agir car rappelons que l'essentiel de leur communiqué s'appuie sur les faits suscités.

Aussi, à la lecture de plusieurs commentaires, loin de toute émotion, j'apporte mes modestes contributions afin de nous permettre de mieux comprendre la situation tout en restant concentrés sur l'objectif principal : un autre Gabon dirigé par des Gabonais normaux.

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1. Tout coup d'Etat ne pouvait intervenir qu'après la proclamation des résultats des élections. Le faire avant la proclamation des résultats des élections 2023 aurait été un coup d'État contre le régime d'Ali Bongo Ondimba ayant pris le pouvoir en 2016 et non celui voulant s'imposer de nouveau en 2023.

2. Aucun coup d'État n'a pour mission de remettre le pouvoir à un Président élu par les urnes ou donner des résultats autres que ceux du CGE (bon ou mauvais soient-ils). La seule alternative est de tout mettre à plat. En ce sens, ne nous attendons pas à voir l'armée remettre le Pouvoir au Président Albert Ondo Ossa, ce n'est pas son rôle et nous devons l'accepter. Seuls le CGE ou la Cour Constitutionnelle pouvaient le faire, mais ces organes ont été dissouts par l'armée.

3. Il faut maintenant se projeter vers le futur du Gabon dans les 6, 12, 18 ou maximum 24 mois. Ce futur ne peut se faire qu'à la faveur d'une TRANSITION. Pour y parvenir, l'armée n'aura pas le choix que de :

· Définir les modalités de désignation d'un Président de la Transition (qui pourra être civil ou militaire) ;

· Le Président de la Transition nommera un Premier Ministre de la Transition qui a son tour nommera un Gouvernement de la Transition afin de définir la durée et les modalités de cette dernière ;

· Le Président et le Premier Ministre de la Transition devront réunir les forces vives de la nation afin de mettre en place une assemblée constituante(forme de Parlement de la transition) dont la mission sera de se pencher sur la "Charte_de_la_Transition (forme de Constitution pour la période de transition) " toit en se penchant sur la rédaction de la nouvelle Constitution_De_La_République_Gabonaise et l'ensemble des textes refondateurs de notre pays. Cette Constitution ne pourra être validée que par voie référendaire.

· La validation de la Constitution permettra de revenir progressivement à l'ordre Constitutionnel afin d'amorcer l'organisation des élections libres et transparentes ;

· Sur la base de cette nouvelle Constitution, une nouvelle Cour Constitutionnelle pourrait voir le jour, un organe en charge des élections également et enfin le lancement du processus électoral afin d'élire de façon démocratique le nouveau le Président de la République et le nouveau Parlement ;

· A l'issu de cette élection, un mois au plus après la validation des résultats par la Cour Constitutionnelle, le Président de la Transition devra passer le pouvoir au Président élu afin d'acter le retour à l'ordre constitutionnel.

Tout ceci pour vous dire que c'est sera pas du jour au lendemain, on devra attendre au trop 12 ou 24 mois à condition que les militaires au pouvoir ne prennent pas trop appétit du pouvoir en s'éloignant de l'objectif premier en installant un régime militaire à la tête du pays.

C'est aussi pourquoi, prenant notre mal en patience et œuvrant pour "notre essor vers la félicité", militons pour savourer chaque pas vers la véritable libération du Gabon en apportant toute forme de contribution aux forces de sécurité et de Défenses désormais au pouvoir. Veillons surtout à leur servir de balise pour qu'elles ne s'éloignent pas de l'objectif : "Le retour à l'ordre constitutionnel et le transfert du pouvoir aux civils qui seront élus".

Profitons toujours pour rappeler à nos frères et sœurs d'armes que l'heure n'est pas au règlement des comptes, ce coup d'État qui a été sans effusion de sang doit être leur motivation afin que leur Transition soit la plus irréprochable possible afin de faire école dans le monde.

Je vous remercie tous pour vos prières et vos contributions multiformes. Soyons plus soudés aujourd'hui qu'autrefois pour aboutir à un Gabon meilleur tous, tant pour nous qui avons soif du changement que pour nos frères et sœurs du système Bongo-PDG qui ont œuvré pendant plus de 55 ans à détruire notre merveilleux pays. Chaussons la haine et la vengeance de nos cœurs pour que "le jour sublime monte".

Vive la Patrie !

Vive le Gabon !

Vive la Transition !

Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA MAKOSSO

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