Dakar — L'adjoint au directeur national des eaux et forêts, le colonel Babacar Dione, a appelé de ses vœux jeudi pour la préservation des écosystèmes propres aux océans et aux forêts pour leur contribution à l'atténuation des effets des changements climatiques.
« A côté des océans, les forêts sont les plus grands puits de carbone. Donc, ce sont ces écosystèmes forestiers et marins qui séquestrent plus de carbone. Si on les conserve, on contribue à l'atténuation des effets des changements climatiques », a-t-il-dit au cours d'un entretien accordé à l'APS.
L'adjoint au directeur national des eaux et forêts est longuement revenu sur le rôle du secteur de la foresterie dans le processus de transition écologique initié par l'Etat du Sénégal.
Il a souligné « la pertinence d'aménager les massifs forestiers qui permettent, à travers la séquestration du carbone, du dioxyde de carbone, de réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
« Le bois même s'il est coupé, il séquestre le carbone, le dioxyde de carbone, tant qu'il n'est pas carbonisé », a-t-il précisé.
Le colonel Babacar Dione a encouragé les communautés à préserver les forêts et à continuer les initiatives de reboisement. Au niveau des eaux et forêts, a-t-il relevé, des activités de renforcement et de sensibilisation sur l'importance des forêts, sont menées auprès des populations chaque année, à l'occasion de la journée nationale de l'arbre.
« On continue à assurer la séquestration du carbone et à préserver les puits de carbone, que sont les massifs forestiers et les océans », a-t-il fait remarquer.
Dans un contexte climatique marqué par des vagues de chaleur répétées, rappelle-t-il, « les arbres jouent un rôle extrêmement important pour atténuer les températures et favoriser la pluie ».
M. Dione a souligné le rôle des arbres qui favorisent la pluie, permettant aux communautés de pouvoir cultiver et de recharger la nappe phréatique ».
« Ils (les arbres) procurent également aux êtres humains de l'air pur en diminuant considérablement la pollution », a-t-il fait remarquer.
« Quand on a moins d'arbres, on a beaucoup de pollution et de chaleur. Ce qui entraîne par la même occasion des problèmes de santé et la prolifération de certaines maladies des animaux », a-t-il alerté. Toutefois, il a assuré que « les écosystèmes forestiers sénégalais se portent bien », malgré les agressions constatées dans certains endroits du territoire national.
« On peut dire que nos écosystèmes forestiers se portent bien, même s'il y a quand même des endroits où des agressions sont constatées. Il faut noter que des efforts sont faits par l'Etat à travers ses différents services de protection des forêts », a-t-il indiqué.
Le colonel Babacar Dione a insisté sur le fait « qu'il y a toujours des îlots de préservation où la biodiversité et ses écosystèmes portent bien, au Sénégal ».
« Dès fois, on dit que le Sénégal a perdu 40 000 hectares de forêts par an, mais ce n'est pas une perte liée à des coupes de bois mais plutôt liée à des activités économiques ou communautaires, comme l'utilisation de nouvelles pratiques agricoles, l'aménagement d'habitats, et d'infrastructures socio-économiques », a-t-il fait remarquer. Il a signalé que des plantations sont souvent réalisées pour compenser les hectares de forêts perdus.
D'après lui, il existe « des îlots de biodiversité, où des efforts sont faits pour leurs préservation » et « favoriser la régénération naturelle ». « Dans les champs aussi, par exemple, vous voyez les bassins arachidiers et les réserves naturelles, à côté des forêts classées et des parcs, des écosystèmes qui permettent de préserver la biodiversité », a-t-il-ajouté.
Pour lui, « de manière générale, la situation des forêts n'est pas encore alarmante même s'il y a des efforts énormes à faire en terme de sensibilisation des populations dans l'objectif de diminuer la pression et le coupe du bois, afin de mieux préserver les forêts au profit des communautés pour un développement durable ».