Afrique: L'élimination du Cancer du col de l'utérus - Un défi majeur pour tout le continent

L'infirmière Peace, à droite, conseille une patiente avant qu'elle ne subisse un dépistage du cancer du col de l'utérus au bureau de la Fondation RAiSE dans l'État du Niger, le 24 février 2021. (Archives)
1 Septembre 2023

Les acteurs de la santé en Afrique se sont réunis ce jeudi 31 août à Gaborone (Botswana) à l'occasion de la 73ème session du Comité régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Afrique (OMS).

Ainsi l'élimination du cancer du col de l'utérus est l'un des thèmes phares développés à cette session par ces acteurs et partenaires de cet événement notamment la fondation Bill et Mélinda Gates, Graça Mashal Trust, l'Unicef, et le Global Financing Facility entre autres.

Selon l'OMS, le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde, et l'on estimait à 604 000 le nombre de nouveaux cas et à 342 000 le nombre de décès en 2020. Environ 90 % des nouveaux cas et des décès dans le monde en 2020 sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Carrie Nicola, une survivante malawite du cancer du col de l'utérus, a fait le plaidoyer des femmes vivantes avec cette maladie et son parcours du combattant face aux nombreuses frustrations causés par son conjoint.

Selon elle, "le cancer du col de l'utérus ne devrait pas être une maladie honteuse et nous ne devrions pas permettre qu'il prive nos femmes de leur intégrité et de leur dignité parce qu'il s'agit d'une question de droits humains".

Pour le Ministre de la Santé du Malawi, le pays a le taux de mortalité le plus élevé du cancer du col de l'utérus soit deux fois supérieur à celui observé en Afrique de l'Est et sept fois supérieur au taux mondial.

Par conséquent, elle indique qu'en 2016, le Malawi a piloté avec succès un programme de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).  Ainsi ce programme cible les écolières de 09 à 14 ans afin de les prévenir d'une infection à HPV. Elle souligne également que le ministère de la Santé, avec le soutien des partenaires mondiaux, a mis en place ces programmes de vaccination dans tout le pays.

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En effet, il s'agit d'un programme de vaccination à deux doses avec une deuxième dose administrée après une période d'un an. A l'en croire, le programme a été un succès, puisque plus de 80 % de la population ciblée a été vaccinée.

Par ailleurs, le ministre de la Santé du Burkina Faso pour sa part affirme que le gouvernement a établi un programme de lutte contre le cancer qui consiste à faciliter la communication grâce à la disponibilité d'un registre du cancer à Ouagadougou.

Il se réjouit du fait que le gouvernement de transition ait décrété la gratuité de la radiothérapie. Ce dernier vient rejoindre les actes déjà posés en 2017 avec la gratuité du dépistage des lésions précancéreuses et leur prise en charge.

Selon le Dr Ouedraogo, enseignante-chercheuse à l'Université Joseph Ki-Zerbo au Burkina Faso, et coordinatrice adjointe de la Chaire ReAAC (Research and Action Against Cancer),  le vaccin est disponible dans le privé et même le public. Elle confirme que le vaccin a été introduit au pays l'année dernière pour les filles de neuf ans.

Elle se désole du fait que le manque d'informations est vraiment le problème essentiel qui fait que l'Afrique de l'Ouest soit en retard par rapport aux autres régions de l'Afrique. Assurément, la communication, la sensibilisation et l'information sont essentielles à l'acceptation du vaccin et le recours au dépistage.

D'après elle, le cancer du col de l'utérus  est curable si le vaccine est pris en charge à temps.  Par exemple, au stade primaire de lésions précancéreuses, la prise en charge est immédiate et peut se faire par des infirmières. Il est également indiqué que la prise en charge rapide permet de réduire la lourdeur des traitements et sauver des vies. Même au stades avancées, si le plateau technique existe la patiente peut être prise en charge, passer en rémission et guérir.

Cependant, comme l'a notifié Chris Elias, représentant de la fondation Bill et Melinda Gates, l'initiative de vaincre la maladie exige une attention urgente. Il estime que 10% des filles dans les pays à faible revenu ont été vaccinées contre le VPH et c'est là que 90% des femmes qui meurent du cancer du col de l'utérus vivent dans des pays sous développés.

Vendredi dernier, des survivantes du cancer du col de l'utérus ont parlé de leurs histoires concernant cette question importante et de leurs frustrations, de nombreuses années se sont écoulées sans que des mesures suffisantes soient prises.

Il indique que les actions et les capitaux propres sont la raison pour laquelle  la Fondation Gates, a mis davantage l'accent sur l'amélioration de l'accès aux vaccins contre le VPH ainsi que sur la promotion d'un accès plus équitable à la gamme de traitements, de dépistages et d'outils de traitement ainsi qu'aux soins palliatifs.

Conformément à ces trois piliers de la stratégie mondiale pour l'élimination du cancer du col de l'utérus, il est important de tenir compte du fait qu'il ne s'agit pas seulement de notre iniquité habituelle en matière de santé où les innovations deviennent disponibles dans les pays riches.

Mais, il s'agit d'un type d'inégalité très complexe qui se manifeste par une intersectionalité qui reflète l'inégalité entre les sexes et sous-tend une grande partie de la santé et du développement mondial, a déclaré M. Chris Elias.

(Envoyée spéciale à Gabarone)

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