Madagascar: Secteur extractif - La délivrance des permis miniers patauge

Les opérateurs demandent l'accélération de la délivrance des permis miniers suite à la signature d'accords avec les investisseurs et opérateurs miniers sud-coréens.

Les opérateurs miniers malgaches veulent saisir l'opportunité des engagements bilatéraux signés récemment avec la Corée du Sud. « Nous ne demandons pas mieux. De grands investisseurs veulent élargir leurs horizons dans notre pays. Ce serait à la fois bénéfique pour nous, et pour le secteur minier en général », livre Haja Ralambomanana, président de la Fédération des opérateurs miniers de Madagascar (FOMM), présent à la signature d'accords avec les Sud-Coréens, lundi dernier Il fait remarquer toutefois que la balle est dans le camp malgache, bien que les cadres d'investissement soient présents.

« Les opérateurs insistent sur l'ouverture rapide et urgente de la délivrance des permis miniers par le gouvernement. Nous avons passé beaucoup trop de temps sur cette question de permis alors que les partenaires étrangers s'intéressent et veulent également entamer rapidement les accords signés », explique-t-il. « Il faudrait commencer par accélérer les réformes enclenchées autour des permis miniers car deux cent neuf permis seulement sur des milliers sont indiqués être traités en ce moment », ajoute encore l'opérateur.

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Le ministère des Mines a lancé le processus d'assainissement des permis miniers de recherche et d'exploitation, en scrutant tout le pays, parcelle par parcelle. Alors que les nouvelles demandes ainsi que les demandes de transformation de permis sont pour le moment refusées par le Bureau du cadastre minier (BCMM). La FOMM demande également l'allègement des conditions d'exploitation des opérateurs qui, à 90 %, n'ont pu régler leurs frais d'administration minière convenablement depuis les quinze dernières années, car ils ne pouvaient exploiter leur permis.

« Ils demandent une échéance pour pouvoir régulariser leurs impayés », plaide Haja Ralambomanana. La reprise du dialogue public-privé, en vue de leur implication dans l'élaboration du projet de lois de finances initiales 2024, est attendue. Sept grands opérateurs sud-coréens, dont cinq miniers, étaient présents à la cérémonie de signature des protocoles d'accord pour renforcer les relations d'affaires entre la Corée du Sud et Madagascar, au Novotel Ivandry.

Intérêt

« Les échanges bilatéraux vers la Corée du Sud avec 95 % des exportations malgaches, avec le nickel représentant 150 millions de dollars, constituent un pilier de notre économie », a souligné Lantosoa Rakotomalala, PCA de l'Economic development board of Madagascar (EDBM). Celle-ci, faisant référence à la compagnie minière Ambatovy, dont les Coréens détiennent la majeure partie des actions, a remarqué que les Sud-coréens figurent parmi les cinq premiers investisseurs directs étrangers à Madagascar.

De son côté, la partie coréenne, représentée par Yoon Sang Jick, envoyé spécial du président de la République de Corée, souhaite partager son expérience de développement des matières premières minières avec la Grande île. Olivier Rakotomalala, ministre des Mines et des ressources stratégiques, voit alors une « synergie d'expertise » dans les mines, la transition énergétique et numérique. « Madagascar a renforcé récemment le cadre des investissements, le code minier, le pacte d'industrialisation, le code du travail et les sociétés coopératives », a-t-il lancé.

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