Au Sénégal, vit une large communauté nigérienne. Étudiants, salariés, commerçants... Tous suivent de près la crise que vit le Niger depuis le coup d'État du 29 juillet. Reportage dans le quartier Médina de Dakar.
Assis en cercle sur des chaises en plastique, un petit groupe de Nigériens se retrouve pour discuter - de façon parfois houleuse - de la situation dans leur pays d'origine. Hawa Ly, à Dakar depuis 13 ans, est contre le coup d'État : « C'est inquiétant parce qu'on parle d'embargo, de guerre. On est au Sénégal, mais tout ce qui se passe là-bas, on le suit de très près, à travers la famille, à travers les connaissances, à travers les proches, et tout ça, chaque jour que Dieu fait. »
« Les transactions pour aider la famille sont bloquées »
Tassiou, à Dakar depuis sept ans, s'inquiète pour sa famille qui habite à Niamey : « Nous qui sommes à l'étranger, on ne peut pas emprunter les voies terrestres, on ne peut pas emprunter les voies aériennes pour se rendre au pays. Si on a besoin d'envoyer de l'argent à travers les banques, ce n'est plus possible, donc le commerce est bloqué. Les transactions pour aider la famille sont bloquées. »
Abdourahmane, qui travaille dans la finance, trouve que le coup d'État est légitime et se dit contre toute intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) : « Les Sénégalais avec qui je discute, généralement au bureau, sont des gens qui ne soutiennent pas cette intervention militaire. Et je pense que tout Africain, aujourd'hui, ne doit pas défendre cette intervention, car il s'agirait d'une bataille entre des Africains. »
Si la Cédéao assure être prête à intervenir dès que l'ordre sera donné, l'organisation continue pour le moment de privilégier la voie diplomatique.