Dakar — L'Etat du Sénégal a pris l'option de privilégier une transition écologique qui ne lui empêche pas d'atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire et énergique, a soutenu le colonel Boucar Ndiaye, directeur de la planification et de la veille environnementale du ministère de l'Environnement, du Développement durable et de la transition écologique.
"Le Sénégal a privilégié certaine transition qui pourrait lui permettre d'atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire et énergétique, de réduire sa dépendance énergétique vis à vis de l'extérieur qui d'ailleurs est extrêmement couteuse pour le contribuable sénégalais », a-t-il dit dans un entretien avec l'APS axé sur l'état des lieux de la politique de transition écologique au Sénégal.
"Concernant la transition énergétique, a-t-il indiqué, le Sénégal a amorcé une transition qui vise à atteindre une production d'énergies électriques à partir de sources renouvelables à hauteur de 30% d'ici à 2025, et à augmenter le parc des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 60% d'ici 2030."
En matière de transition dans le secteur du transport, où il y a beaucoup d'émissions de gaz à effet de serre et de pollution, l'Etat a initié le Bus Rapide Transit (BRT) et le TER, des modes de transports beaucoup plus écologiques, a-t-il indiqué.
L'économie circulaire, qui consiste à recycler et réutiliser les déchets pour les insérer dans le circuit en vue de limiter le besoin en matière première et réduire la dégradation de l'environnement, fait partie des options de l'Etat du Sénégal dans sa marche vers la transition écologique, a-t-il encore soutenu.
Il a indiqué que ce sont là des formes de transition écologique que le Sénégal a voulu mettre en exergue en veillant à l'atteinte de ses objectifs de souveraineté alimentaire, tout en diminuant sa dépendance aux énergies fossiles. D'où, selon lui, la nécessité d'aller vers le mix énergétique, vers les énergies renouvelables.
Le directeur de la planification et veille environnementale du MEDDTE a indiqué par ailleurs que dans la cadre de Contribution déterminée national (CDN), "le Sénégal a choisi de privilégier sa transition écologique, dans des secteurs tels que le transport, l'agroécologie et la foresterie qui est le principal moyen de stockage de carbone".
"La lettre de politique sectorielle du Sénégal sur le développent durable met l'accent sur les questions liées à la dégradation des sols, des forêts et des plans d'eaux, tout en mettant en place un nouveau cadre de vie permettant aux citoyens de mieux vivre en tenant compte des questions sanitaires ainsi que celles liées à l'alimentation et à l'éducation", a-t-il précisé.
Le colonel Boucar Ndiaye a soutenu que pour atteindre les objectifs de transition écologique, "il faut impérativement une synergie d'actions et une intégration des principes de développement durable dans toutes les politiques sectorielles de l'Etat et dans les modes de vies des populations".
"Pour aller vers une exploitation propre, durable et moins émissive en carbone, on ne peut pas arrêter du tac au tac les anciennes habitudes de nos modes de production, de consommation et de transformation, il faut y aller étape par étape et façon inclusive", a-t-il suggéré.
Il a rappelé que la transition écologique est une évolution vers un modèle de développement résilient et faiblement émissif qui modifie nos manières de consommer, de produire, de travailler et de vivre. Cette transition englobe la transition énergétique, agro écologique, l'économie circulaire, la foresterie durable, l'écoconstruction, le transport durable.