Congo-Brazzaville: Carte Blanche - Dans les coulisses des 9es Jeux de la Francophonie

Les artistes Zed Lebon, Ralff Lhyliann et Jacques Mayala respectivement photographes et plasticien, ont tenu une carte blanche le mardi 29 aout à Brazzaville, pour partager leur expérience sur la 9e édition des Jeux de la Francophonie qui s'est tenue en juillet dernier à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), sous les signes de la solidarité, de la diversité et de l'excellence.

Les Jeux de la Francophonie sont une occasion exceptionnelle de faire vivre la Francophonie dans toute sa diversité en facilitant la rencontre de jeunes du monde entier autour de la même langue, le français. Ouverts aux athlètes et aux jeunes talents artistiques âgés de 18 à 35 ans, les Jeux comprennent des compétitions sportives, des animations et des concours culturels dans les 11 disciplines suivantes : chanson, contes et conteurs, danse de création, jonglerie avec ballon, hip-hop (danse), marionnettes géantes, littérature (nouvelle), peinture, sculpture, installation, photographie et création numérique.

Revenus fraîchement de cette grande cérémonie, la tête haute, médaille d'argent à main levé, ces artistes ont réuni un public hétérogène pour partager leur vécu. Zed Lebon, promoteur du Mbongui Art Photo, ancien lauréat et chef délégué de l'équipe représentant le Congo en RDC a évoqué les contours juridiques et logistiques du travail réalisé et défendu par les artistiques.

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« Le Congo a été racheté à la dernière minute, et le comité du festival nous a juste accordé deux disciplines qui sont la photo et la peinture où finalement deux artistes ont été retenus après la sélection. Les participants ont envoyé les oeuvres en amont qui ont été exposées au musée national. Ensuite était arrivée la phase des ateliers où les participants ont échangé publiquement et individuellement avec les jurys sur les questions techniques et personnelles. Les artistes avaient par la suite réalisé des oeuvres sur place pendant cette cérémonie », a-t-il expliqué

Therance Ralff Lhyliann, artiste visuel, et sacré médaillé d'argent de cette 9e édition, a, pour sa part, évoqué le poids de la responsabilité envers son pays et ses confrères artistes. « Lorsqu'on est au pays, on est comme les autres, mais quand on est à l'extérieur, on devient une espèce de symbole », a-t-il souligné. Son œuvre « Mama » est celle qui a convaincu les jurys parmi tant d'autres. L'artiste s'est inspiré de sa grand-mère pour rendre hommage à toutes les femmes congolaises âgées et du monde entier qui, tant soit peu, ne se limitent pas à être des objets, parfois stigmatisées dans les familles. « Ce sont des femmes fortes, elles veillent, protègent, donnent de l'amour, nourrissent, transmettent leur savoir et sont des gardiennes de mémoire. C'est une lettre d'amour à ma grand-mère où la photo a été utilisée comme le langage », a-t-il renchéri.

Par ailleurs, les membres du jury ont donné un autre challenge a exécuté. Celui de développer un thème sur place pendant l'évènement. Therance Ralff Lhyliann s'est rendu à « Pakadjuma », un quartier reculé de Kinshasa (et titre d'un son sorti en 2016) pour réaliser son oeuvre. « Même dans les endroits les plus terribles de la terre, il y a toujours cette percée de lumière. Et celle-ci, je l'ai trouvé dans cette femme congolaise, prostituée, elle a élevé une fille qui n'était pas la sienne. C'est une manière pour moi de dire qu'on ne peut pas limiter l'humain à une profession où à l'endroit où il est géographiquement car les beautés sont universelles », a-t-il dit

Quant à Jacques Mayala, plasticien et participant pour sa première fois aux Jeux de la Francophonie, il a œuvré sur l'équité et sur la protection des droits des enfants. Derrière ses tableaux, l'artiste a voulu ramener le public à une prise de conscience. « L'homme crée des phénomènes qui détruisent le monde à l'avenir. Il se croit génie aujourd'hui et prend des responsabilités sans penser à la négativité : il engrosse une fille, condamne les autres sans les écouter, détruit la flore et la faune.

Or, il devrait distinguer ce qui est positif, de vivre en communauté, en association pour mieux trouver des solutions pour le futur », a-t-il exhorté. Néanmoins, les artistes ont déploré le manque d'assistance de la part du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme lors de ce grand évènement. Notons qu'à la fin des échanges, les artistes ont dédié cette médaille d'argent à Bill Kouelany, artiste plasticienne et écrivaine, promotrice et responsable des Ateliers Sahm.

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