Sénégal: Thiès - Départ du premier train pour le Magal

Thiès — Le premier train transportant des pèlerins à destination de Touba a quitté la gare de Thiès vendredi, marquant par la même occasion la relance du trafic ferroviaire interurbain dans le pays, a constaté l'APS.

Le transport ferroviaire de voyageurs avait été arrêté depuis 2019, et le dernier train à convoyer des personnes au Magal remonte à "2017 ou 2018", a relevé Merry Loum, responsable de la communication à Grands trains du Sénégal (GTS-SA).

»Le jour que tout le monde attendait, les connaisseurs du train, les nostalgiques" est arrivé, a dit le directeur général des Grands trains du Sénégal, Samba Ndiaye.

Pour lui, c'est la matérialisation de son unique slogan qui était de " remettre le train sur les rails", conformément à l'option de l'Etat du Sénégal de relancer le trafic ferroviaire. "Nous avons mobilisé trois trains en bon état ayant fait l'objet d'un audit technique qui s'est avéré positif", a dit le DG de GTS, nommé à la tête de cette société depuis quelques années.

Pour cette première journée, ce sont ces trois trains avec un personnel bien formé qui vont se déplacer vers la ville de Touba, a-t-il indiqué. Chaque train compte 240 places, 76 en première classe et 164 en deuxième classe. Ces toutes des places assises, il n'y a pas de place debout, a-t-il précisé, estimant que de ce fait, il ne devrait pas y avoir de surcharge.

Le premier train qui devait quitter la gare de Thiès à 9 heures, a finalement pris le départ à 10 heure 44. Il attendait l'ordre des Chemins de fer du Sénégal (CFS), la société de patrimoine. Le deuxième est parti à 12h00. Le départ du troisième était prévu après 14 heures.

Interpellé sur les allégations mettant en doute la fiabilité de la voie ferrée, il a relevé qu'un expert a audité le matériel et a assuré qu'il "peut circuler sans aucune difficulté". "Nous ne pouvons que nous aligner sur ses déclarations", a-t-il ajouté.

Le matériel roulant acquis en 2011 a commencé à circuler en 2012 jusqu'en 2019 et il est "entretenu régulièrement", a rassuré Samba Ndiaye.

"Toutes les dispositions sécuritaires ont été prises (sur) les passages à niveau. Nous aurons des gendarmes à bord. Nous avons limité la vente des tickets pour les deux premiers trains qui ne seront pas pleins, mais le troisième train de l'après-midi et les trains du samedi sont déjà pleins", a-t-il poursuivi.

L'ancien petit train de banlieue (PTB), devenu GTS, assurait le transport dans la banlieue jusqu'à ce que le président Macky Sall décide de lancer le train express régional (TER) avec des voies standard. Etant donné que ce train devait aller en banlieue, le circuit du PTB "n'avait plus sa raison d'être", a expliqué le DG GTS-SA.

"L'Etat avait changé le statut du petit train de banlieue, pour le muter en société Les Grands trains du Sénégal, dont la mission principale était d'assurer le trafic interurbain", a-t-il ajouté. Cette société en a profité pour "remettre à niveau les trains", a-t-il dit.

Concomitamment, CFS a aussi eu le temps de refaire les rails, a ajouté le responsable de la société d'exploitation.

Pour ce qui est du confort, il assure que »les premières classes sont bien climatisées, les deuxièmes classes sont top, propres et ventilées. Nous avons le wifi et tout ce qu'il ns faut pour essayer de nous aligner au TER".

Interrogé à propos de la continuité du trafic après le Magal, le DG de GTS annonce qu'un bilan sera fait après cet évènement religieux, et qu'autour du ministre des infrastructures des transports terrestres et du Désenclavement, une décision sera prise.

"En tant que directeur général de GTS, mon souhait est qu'à la sortie du Magal, on puisse circuler toutes les semaines, ne serait-ce qu'une ou deux fois au moins, puisque les trains sont au top", a-t-il relevé.

Il a ajouté : "je pense que parquer les trains au niveau de nos installations à Rufisque serait vraiment du gâchis".

Le patron de GTS estime que le moment est propice pour relancer le trafic "d'abord sur Touba, ensuite de penser au Gamou de Tivaouane pour aller vers Mékhé". Avec les travaux que CFS est en train de réaliser sur l'axe menant à Tambacounda, le trafic pourra "progressivement" être effectif en direction des agglomérations qui sont sur cet axe.

Plusieurs essais qui ont permis aux GTS de tester leur matériel. Le ministre de tutelle Mansour Faye a lui-même voyagé à bord du train de Thiès à Diourbel et de Diourbel à Touba, pour informer le khalife général des Mourides de la reprise du trafic ferroviaire à l'occasion de ce Magal.

Les trains mobilisés pour l'exploitation, avaient été acquis à travers un partenariat avec le gouvernement indien via Exim Bank. Au terme d'une visite du matériel et des circuits ferroviaires, effectuée cette année au Sénégal, Exim Bank, accompagnée de la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), se sont dit satisfaites de la tenue des trains, et ont décidé d'accorder un financement de 30 milliards FCFA à l'Etat du Sénégal pour l'acquisition de nouvelles rames, a-t-il rapporté.

Selon lui, GTS a fait une requête pour l'acquisition de trains pouvant rallier à Bamako, et pour l'achat de trains de fret. "Nous sommes dans une action prospective, nous savons que le chemin de fer, c'est le développement, a dit M Ndiaye et nous savons que c'est maintenant qu'il faut se lever pour avoir les voies appropriées et les équipements de transport nécessaires".

Pour lui, "choisir le Magal pour remettre les trains sur les rails est un symbole qui se justifie". Serigne Modou Moustapha Mbacké, premier khalife de Serigne Touba, avait, avec ses talibés, financé et construit la voie ferrée entre Diourbel et Touba, a-t-il relevé, estimant que "ce n'est que justice que de lui rendre hommage" à travers cet acte.

Il a dit espérer que les autres secteurs suivront, relevant par exemple, que sur la voie de Tivaouane, les trains transportant des produits miniers circulent tous les jours. "La réhabilitation (de ce tronçon) ne demande pas beaucoup de ressources", a-t-il noté.

Samba Ndiaye en appelle à la collaboration des partenaires de CFS pour les aider à veiller au respect des horaires annoncés, pour préserver leur crédibilité.

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