Une dizaine de manifestants ont réclamé devant le tribunal de Miarinarivo la libération d'un prévenu de viol incestueux. Ils ont été invités à se conformer à la procédure.
Libérez notre homme car il n'est pas coupable ! ». L'ordre était écrit sur des banderoles brandies par une dizaine d'individus devant le palais de Justice de Miarinarivo, mercredi matin. Appelés à intervenir, des gendarmes et policiers ont emmené les représentants du groupe au président du tribunal pour discuter. Les autres ont dû quitter les lieux. D'après eux, leur attroupement fait suite à une affaire de viol à Firavaha-Analavory qui a conduit leur proche en taule. Ils pensent qu'il n'aurait pas dû aller en prison car la plaignante a retiré sa plainte à la minute où les gendarmes s'apprêtaient à le transférer avec le dossier au parquet. « C'est vrai.
Le désistement a eu lieu. Nous l'avons attaché en pièce jointe aux procès-verbaux. Pourtant, nous ne pouvons pas régler à notre niveau un crime sexuel. Nous présentons toujours le dossier et le suspect au parquet et c'est à lui de décider. L'homme a été incarcéré », raconte la gendarmerie. « Ces gens-là sont même venus dans notre bureau pour s'assurer que nous avons réellement ajouté l'acte aux documents », enchaine la même source.
Certificat médical
Les manifestants ont été appelés à déposer une demande de liberté provisoire pour leur proche auprès de la Chambre de détention préventive. En fait, le prévenu est poursuivi pour viol incestueux sur sa propre nièce, âgée de 6 ans. « Il l'aurait fait avec ses doigts. Heureusement, la virginité de l'enfant reste intacte. Le certificat médical atteste la présence de traces de meurtrissure au niveau de ses cuisses et sur la partie extérieure de son sexe », souligne le ministère public. « Les parents de la victime se seraient séparés. S
a mère aurait alors cherché à la laisser à son beau-frère. Celui-ci l'aurait refusée car déjà il aurait du mal à élever les siens. C'est pour cette raison, selon sa famille, que la femme lui a fait une menace [ndlr : celle de porter plainte contre lui] », indique la voix judiciaire. « Ces versions sont tout à fait contraires à celles de la femme qui confirme le viol », accentue-t-elle.