Au Mali, on le surnommait « le roi du coton ». Après avoir été acquitté en novembre 2021, dans une affaire « d'atteinte aux bien publics » d'un montant d'environ 10 milliards de FCFA, Bakary Togola, ancien président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture du Mali (APCAM) et ancien patron des coopératives de cotonculteurs, a été interpellé en début de semaine à Bamako par le pôle national économique et financier avant d'être inculpé et mis sous mandat de dépôt 48h plus tard, dans la même affaire.
En novembre 2021, son acquittement à l'issue d'un procès avait suscité de nombreux commentaires, rappelle notre correspondant régional, Serge Daniel. Le ministère malien de la Justice dans un communiqué avait même à peine caché son étonnement après le verdict. Un procureur a alors fait appel, et le dossier est revenu sur la table : inculpé à nouveau pour « faux usage de faux et d'atteinte aux biens publics », et mis sous mandat de dépôt, Bakary Togola sera jugé une deuxième fois par une cour d'assises pour la même affaire.
Il est accusé dans le dossier dit des « ristournes de la Confédération des sociétés de coopératives des producteurs de coton du Mali », dont il était le président. Il fait objet d'accusation de détournement d'environ 10 milliards de FCFA, soit 15 millions d'euros, entre 2013-2019.
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Originaire de la région de Sikasso, dans le sud du pays, à un moment très proche des cercles politiques -en premier lieu de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta-, Bakary Togola s'est toujours défendu d'avoir commis des malversations. Aujourd'hui, un de ses avocats affirme que son client fera de révélations fracassantes.