La junte militaire a annoncé jeudi soir la suspension de toutes les activités des organisations internationales, ONG et agences onusiennes dans les "zones d'opérations" militaires. Une annonce qui n'a pas été précisée et qui suscite interrogations et inquiétudes dans le secteur humanitaire.
Plus aucune activité ni aucun déplacement... Les organisations internationales, onusiennes, et toutes lesONG, y compris nigériennes, sont concernées. Le communiqué officiel justifie cette décision par « la situation sécuritaire du moment » et « l'engagement opérationnel actuel des forces armées nigériennes ». Mais il ne précise pas les zones concernées.
Les Nations unies ont indiqué vendredi être « en train de prendre contact avec les autorités de facto au Niger » pour « mieux comprendre » ce que cela signifie et quelles sont les conséquences pour l'activité humanitaire. Plusieurs sources liées aux réseaux humanitaires au Niger expliquent ne pas avoir reçu davantage de détails.
L'OIM a demandé la mise en place d'un couloir humanitaire qui permette de délester les centres de transit installés au Niger, où des milliers de migrants sont coincés. « Pour l'instant, nous n'avons pas la possibilité d'organiser des vols charters et, par conséquent, les gens vont rester sur place pendant des semaines, voire des mois », a déclaré Christopher Gascon, directeur régional de l'OIM, lors du point de presse à Genève.
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En début de semaine, la coordination onusienne des affaires humanitaires (Ocha) invitait ses partenaires à « sursoir à ses opérations de terrain » dans les zones de Banibangou, Sanam, Anzourou et Bankilaré, toutes situées dans la région de Tillabéri, une zone régulièrement frappée par les attaques jihadistes et où l'armée nigérienne mène des opérations.
Ainsi, la suspension décidée par les nouvelles autorités en place suscite de nouvelles inquiétudes car elle vient s'ajouter à la fermeture des frontières par certains voisins du Niger membres de la Cedeao qui pèse déjà sur l'approvisionnement des organisations humanitaires.
Selon le CICR, 4,4 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire dans le pays, soit 18% de la population.