En Côte d'Ivoire, près de 8 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, ce samedi 2 septembre, pour un double scrutin - les élections municipales et régionales - et ainsi à renouveler les conseils régionaux et municipaux, dans 31 régions et 201 communes. Les trois principales formations politiques présentent des candidatures, ce qui confère à ce double scrutin une valeur de test avant la présidentielle de 2025.
À Yopougon, la plus grosse commune du district d'Abidjan, le scrutin s'est passé dans le calme, dans le courant de toute la matinée. Cependant, plusieurs centres de vote ont démarré avec du retard. Dans certains centres, le matériel n'était pas sur place, c'est le cas notamment de l'école William Ponty où nous nous sommes rendus, dès 7h30.
Globalement, le vote se passe bien malgré les retards constatés çà et là. L'affluence reste moyenne, les files d'attente sont assez courtes, les électeurs votent dans le calme et leurs attentes sont nombreuses.
Ainsi, le prochain maire de Yopougon doit se préoccuper de l'emploi des jeunes, car il n'y a pas d'emploi et, s'il n'y a pas d'emploi, « les jeunes tombent dans le banditisme », explique Patrick, un père de famille.
La jeunesse, c'est une préoccupation qui revient régulièrement dans la bouche des électeurs, mais aussi le manque d'infrastructures et le fait d'améliorer les routes, car ici, les routes ne sont pas bitumées pour la plupart.
Yopougon, c'est la plus grosse commune du district d'Abidjan, c'est une commune importante pour les partis politiques, ce vote va être très suivi car gagner Yopougon, c'est une manière de préparer la présidentielle de 2025.
L'un des enjeux, également, c'est la participation. Aux dernières élections municipales, la participation s'élevait à 35,78%. Cette élection avait suscité de nombreuses tensions et accusations de fraudes et, vendredi soir, le président de la Commission électorale indépendante a invité les électeurs à faire preuve de discipline.
Dans la région de La Mé
Dans la région de La Mé, dans le sud-est de la Côte d'Ivoire, à Adzopé, c'est là que s'affrontent, dans le cadre de ces régionales, le Premier ministre Patrick Achi et l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Emmanuel Monnet.
Là aussi, ce jour de vote a débuté dans le calme, rapporte notre envoyé spécial à Adzopé, François Hume Ferkatadji, qui a visité, dans la matinée de ce samedi, trois centres de vote.
On observe une affluence moyenne, voire importante, avec des files d'attente devant chaque bureau, une majorité de personnes âgées qui ont revêtu leurs plus beaux pagnes pour l'occasion, mais aussi des jeunes.
On note parfois un agacement des électeurs face à la lenteur du processus, certains sont arrivés au bureau de vote à 8 heures et n'avaient toujours pas voté à 11 heures, une attente particulièrement longue pour les femmes qui portent leur bébé dans le dos.
Le système de vote est numérisé, les électeurs présentent leur carte d'identité, puis marquent l'empreinte digitale de leur majeur sur une tablette électronique - tablette qui par moments ne fonctionne pas - afin de voter pour les municipales, puis pour les régionales.
Il y a donc deux urnes dans chaque bureau. Certains candidats avaient d'ailleurs exprimé leurs craintes que certains électeurs puissent se tromper d'urne en glissant leur bulletin, mais ici, les assesseurs sont présents et vigilants.
Tous les électeurs que nous avons rencontrés espèrent d'ailleurs connaitre des élections apaisées, justes et transparentes.
« Cette fois, j'y crois », affirme Marie-Élodie Cassis qui vote pour la troisième fois de sa vie au lycée moderne 2 d'Adzopé.
« Si ces élections sont émaillées de fraudes, ce sera une grande déception », explique aussi Jean-Abel Bréouant, un électeur de 28 ans.
« On pense à des jours meilleurs, ce qui est arrivé dans le passé, on ne va pas revenir dessus », précise-t-il.
Le vote doit officiellement se terminer vers 17 heures, heure locale.
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