Congo-Brazzaville: Gestion de la taxe forestière - Sama Lukonde échange avec une délégation de gouverneurs des provinces

La dernière réunion entre le Premier ministre, Sama Lukonde, et une délégation de six gouverneurs représentant les vingt-six provinces de la République démocratique du Congo a permis d'arracher l'implication personnelle du chef de l'exécutif dans la résolution du problème de la gestion de la taxe forestière et du crédit carbone. En 2022, il était même question de créer un cadre de concertation entre les institutions nationales et provinciales. Visiblement, les violons sont loin de s'accorder.

C'était une réunion qui portait sur une matière inscrite à l'ordre du jour de plusieurs échanges passés entre les membres du gouvernement central et les autorités provinciales. Les propos de la gouverneure du Maï-Ndombe et porte-parole de ses collègues, Rita Bola, n'a laissé guère de doute sur les attentes inassouvies des provinces. La problématique de la gestion de la taxe forestière et du crédit carbone, a-t-elle affirmé à l'issue de la rencontre, demeure une question d'actualité. Et à ce stade malheureusement, le seul acquis est l'engagement du patron du gouvernement, Sama Lukonde, à s'impliquer personnellement afin que ces problèmes soient résolus.

Mais quels sont les problèmes ? Pour certaines autorités provinciales, le centre d'impulsion doit revenir en provinces. D'autres ont revendiqué clairement un droit de regard depuis l'attribution des concessions forestières. Concrètement, il y a par exemple le débat autour de la collecte de la taxe sur la superficie forestière. Cette dernière est perçue totalement par la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations, alors qu'elle revient théoriquement à la province.

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En effet, l'exploitation forestière se fait en provinces et non à Kinshasa. Quant à la taxe sur le crédit carbone, l'actuel arrêté ministériel n'accorde que 20 % à la province. Paradoxalement, dans le cas des minerais, les provinces obtiennent 40 % de rétrocession, dont 25 % pour la province et 15 % pour les territoires (zone d'exploitation). Les autorités provinciales s'interrogent tout simplement sur les raisons de cette différence d'approche.

Le 12 mai dernier, Rita Bola est sortie du cabinet du Premier ministre, Sama Lukonde, avec le même espoir d'un dénouement rapide de ces deux questions brûlantes. Pour nombre d'experts, le principal enjeu pour Kinshasa et les provinces ne peut être éludé. Les provinces veulent mieux profiter de leurs forêts, à travers une politique de conservation du patrimoine forestier pour le développement du pays et non la conservation juste pour la conservation. Enfin, des efforts doivent être faits au niveau de la transparence dans l'attribution des sites forestiers. Tout l'objectif est d'arriver à faire jouer à la province le rôle qui lui revient. Nous y reviendrons.

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