Niché au coeur du quartier Fahu, commune de Thiès Est, juste à côté d'un poste de transformation électrique, le lycée Fahu 2 étouffe malgré le changement de statut.
Collège d'enseignement moyen (Cem) jusqu'en 2014, ce lycée qui compte aujourd'hui 31 salles pédagogiques dont 21 en dur, peine à contenir ses effectifs à cause d'une insuffisance de salles physiques.
Bordé par une piste latéritique pénétrante du côté de l'entrée principale, le lycée de Fahu 2, situé dans le quartier éponyme, dans la commune de Thiès Est, est un établissement aux allures d'un simple collège d'enseignement moyen (Cem). Il connaît de sérieuses difficultés, malgré ses résultats encourageants. Parmi celles-ci, on peut citer l'insuffisance de salles de classe et la pléthore des effectifs. L'établissement, avec ses 5 bâtiments, n'arrive plus à contenir ceux-ci. Sur 31 salles pédagogiques, le lycée ne dispose que de 21 salles physiques ; soit un gap de 10 salles, déplore le Proviseur du lycée, Doudou Niang Kandji. L'autre difficulté résulte de la création du lycée. En effet, l'établissement était un collège d'enseignement moyen (Cem) avant d'être transformé, en 2014, en lycée « sans un accompagnement adéquat à la hauteur de sa montée en puissance ». Et pourtant, il polarise les quartiers de Keur Massamba Guèye, Keur Thième, Fahu, les Parcelles et même au-delà. Cette école ressemble plus à un Collège d'enseignement moyen (Cem) qu'à un lycée. L'anarchie qui sévit aux alentours du lycée ne favorise pas aussi les enseignements-apprentissages, comme le reconnaît son Proviseur. « Chaque année, des élèves cherchent à quitter le lycée pour aller poursuivre les études dans les autres établissements tels le lycée Malick Sy ou Amary Ndack Seck », déplore M. Kandji. Pour preuve, les effectifs du lycée baissent d'année en année. En 2021, l'effectif était de 1900 élèves, en 2022, celui-ci est passé à 1500 et en 2023 à 1269. Malgré cette baisse de l'effectif, souligne le Proviseur, les classes sont encore pléthoriques du fait de l'insuffisance de salles. Une situation qui ne milite pas en faveur l'excellence, a-t-il regretté. « Il arrive même qu'on rejette des dossiers par manque de places puisque les classes sont déjà pleines », informe Fatou Kiné Thiam, le Censeur du lycée.
Un manque criant d'infrastructures et d'équipements
Pour le Proviseur, il faut faire en sorte que ce lycée retrouve son statut d'établissement secondaire avec des infrastructures dignes de ce nom. Il déplore, dans la foulée, le manque d'équipements. « Le lycée ne dispose pas, par exemple, de laboratoires, ni de bibliothèque alors que c'est des intrants nécessaires pour espérer plus de résultats », rappelle Doudou Niang Kandji.
Le conseil de gestion du lycée veut mettre à contribution les relations extérieures pour nouer des partenariats pour changer le visage de l'établissement. Le projet de construction d'une dizaine de salles de classe, d'une bibliothèque et des laboratoires devrait permettre au lycée de faire face aux défis qui l'interpellent.
Malgré ces conditions difficiles, le lycée parvient à réaliser des résultats appréciables lors des examens, a souligné le Proviseur. « Au Baccalauréat, on a fait un taux de réussite de 59 % en 2022 et, en 2023, on est passé à 68%. Donc on est au-dessus de la moyenne nationale », se félicite le censeur du lycée. Cette année également, l'établissement a eu un lauréat au Concours général sénégalais (Cgs) à travers le troisième prix en allemand. Toujours au plan académique, en 2022, une élève de Fahu 2 s'est classée première dauphine de Miss science-Miss maths. Ce qui prouve, selon Fatou Kiné Thiam, que malgré les difficultés, l'établissement parvient à faire de bons résultats.
Ibrahima NDIAYE (Correspondant)