Frère du Cheikh Ahmadou Bamba, Mame Thierno Ibrahima Mbacké est un pilier du Mouridisme. Son rôle dans la naissance de la voie fondée dans le tournant du 19e siècle est unique. Grâce à son courage lucide, il fut le seul apte à jouer le rôle d'émissaire entre l'administration coloniale et son guide Frère. Mais son suppléant dans tous ses exils du Cheikh.
Né en1863, Mame Thierno Ibrahima Mbacké « Ndamal Darou » est le fils de Serigne Mor Anta Sally et de Sokhna Faty Issa Diop considérée comme le premier disciple femme de Serigne Touba. Mame Thierno Birahim Mbacké est aussi le complément et fidèle lieutenant de son frère germain et non moins guide Cheikh Ahmadou Bamba. A la disparition de leur père, Mame Thierno était encore un enfant ; lors de l'héritage, Cheikh Ahmadou Bamba avait dit : « je ne souhaite garder que le Livre saint et mon frère Birahim Mbacké ».
Après l'inique procès et la décision d'exiler le fondateur du Mouridisme le 28 septembre 1895, Serigne Touba avait déjà fait ses adieux et ses prières à ses fils aînés Mouhamadou Moustapha et Mouhamadou Fadilou Mbacké. Tout en les confiant à Mame Thierno Birahim ». Mame Thierno a joué auprès de Cheikh Ahmadou Bamba un rôle assimilable à celui du Prophète Arouna avec le Prophète Moussa. En somme, le porte-parole chargé de transmettre les recommandations les plus importantes aux talibés.
Il a fondé plusieurs villages dans le Cayor où l'on cultivait chaque année plusieurs tonnes de mil et d'arachide destinées à la famille de Khadimou Rassoul. Les plus célèbres de ces villages sont Kosso et Chicory. Partageant son temps entre les champs et les « daaras », ne tolérant aucune dérogation aux règles édictées par Serigne Touba, Mame Thierno a créé plus de 90 villages autour de Touba, de Darou Mouhty et élevé au grade de « Cheikh » plus d'une centaine de personnes (très populaires dans le Mouridisme). Thierno Birahim se mettra en retrait lorsque son frère Cheikh Ahmadou Mbacké revient d'exil en 1902. Il le supplée de nouveau, lorsqu'il est encore contraint à l'exil en 1903 et déporté en Mauritanie pendant 4 ans. En 1912, « Ndamal Darou » fonde la ville de Darou Mouhty qui devient la deuxième capitale du mouridisme. Après son rappel à Dieu en 1943, il repose dans son Mausolée à Darou Mouhty.
