Les familles qui ont perdu leurs proches dans les incidents du 30 août au quartier Kiziba 2 à Goma (Nord-Kivu), organisent un deuil collectif à partir de ce samedi 2 septembre devant le stade de l'Unité.
Pour ce faire, un consortium des organisations de droits de l'homme dénommé JECODEM a adressé une lettre d'information, vendredi, aux autorités de la ville, demandant la sécurisation du lieu du deuil. C'est dans ce stade que se tient aussi le procès en flagrance des personnes interpellées lors de la manifestation ayant conduit aux incidents meurtriers.
Par ailleurs, les organisateurs du deuil avec les familles vont se constituer partie civile au procès, affirme un membre de ce consortium.
JECODEM invite toutes les familles victimes à apporter les photos et tout autre élément prouvant l'identité de leur proche tué lors de cette répression militaire, afin de les faire enregistrer à la justice.
Nyakasane Namegabe, l'un des organisateurs explique :
« Nous sommes décidés d'organiser un deuil collectif avec deux objectifs. Le premier objectif est d'identifier tous les morts. Parce que les nombre est donné par différentes personnes. Alors, nous voulons recueillir tous ces gens et déposer les vraies listes à la justice. Et aussi nous voulons que tous ceux qui sont morts soient enterrés dignement... »
La répression violente d'une manifestation organisée par la secte « wazalendo » a tourné au carnage, mercredi, lorsque les forces de l'ordre s'en sont pris aux manifestants, car cette activité avait été interdite par l'autorité provinciale.
Quarante-trois personnes ont perdu la vie et cinquante-six autres ont été blessées, selon le bilan officiel.
Une centaine de manifestants a été appréhendée dont le leader de la secte, Ephraïm Bisimwa. Leur procès en flagrance a débuté, vendredi 1er septembre, au stade de l'Unité à Goma.
Les manifestants protestaient contre la présence de la MONUSCO, des forces de l'EAC et des ONG internationales au Nord-Kivu.