Au Sénégal, le grand Magal de Touba se déroulera le 4 septembre. C'est la fête la plus importante de la confrérie musulmane mouride qui commémore le départ en exil, au Gabon, de son fondateur, Cheik Ahmadou Bamba, en 1895. Et pour se rendre dans la ville sainte de Touba, les pèlerins peuvent maintenant prendre le train ! À l'arrêt, depuis 2019, trois premières locomotives ont quitté, vendredi 1er septembre, la gare de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar.
Avec deux heures de retard, le train quitte enfin la ville de Thiès, direction Touba, à plus de 125 kilomètres.
Alors que des centaines de milliers de pèlerins convergent, chaque année, vers la ville sainte, pour le grand Magal, Mohammed Kebé, étudiant à Thiès, a décidé de prendre le train pour la première fois.
« C'est tellement compliqué avec la route nationale, avec le péage, également, il y a beaucoup d'embouteillages. Il y a aussi beaucoup d'accidents, beaucoup de décès, donc je préfère prendre le train parce que je crois que c'est beaucoup plus sécurisé », estime-t-il.
Le billet coûte 4 000 francs CFA en seconde classe, 7 000 en première classe, soit moins de onze euros. Des prix attractifs comparés à la route, selon Mohammed Diagne, voyageur qui habite à Thiès : « Le transport routier, près de Maga, c'est presque 5 000 francs et plus, jusqu'à 10 000 francs, mais par la route, c'est plus difficile. »
Chacune des trois rames, parties dans la journée, peut transporter jusqu'à 240 personnes et le train n'a repris que quelques jours, avant et après le Magal. Cependant, les ambitions sont plus grandes.
« Mon souhait, c'est qu'effectivement, au sortir du Magal, on puisse continuer à circuler toutes les semaines, une ou deux fois au moins. C'est le moment de relancer le trafic », explique Samba Ndiaye, directeur général de la société Grands trains du Sénégal, chargée de l'exploitation.
Pour relancer ce train, des travaux de réhabilitation des infrastructures et de rénovation des rames ont été nécessaires.
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