L'ancien premier ministre et ancien président de l'assemblée nationale du Niger, Hama Amadou, opposant aux présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, s'est exprimé sur la situation dans son pays dans un entretien de 30 minutes au média en ligne Opinion Internationale. Entretien diffusé le 2 septembre 2023, un peu plus d'un mois après le coup d'État du 26 juillet.
En France depuis 2021 pour raisons de santé, Hama Amadou se dit prêt à rentrer au Niger. Pour lui, avec le coup d'État, « la situation (à Niamey) a évolué dans un sens qui donne de meilleures perspectives à l'opposition ».
Selon lui, la proposition algérienne d'une transition de six mois est la meilleure approche à ce jour, celle qu'aurait dû avoir la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont Hama Amadou dénonce la position « excessive », des sanctions « extrêmement méchantes » contre les Nigériens.
Quant à la menace militaire, il estime sur Opinion internationale qu'« on ne peut pas faire la guerre à un pays sous prétexte qu'il doit obligatoirement pratiquer la démocratie. Ce qu'attend un peuple, c'est la bonne gouvernance ». Pour lui, la France « est en train de commettre une grosse erreur » en tentant une approche « rigide et belliciste ». Il estime que ce dont le Niger a besoin, c'est une nouvelle Constitution qui garantit alternance et contre-pouvoirs.
Pourrait-il, lui, diriger une transition ? Non, ce n'est pas son rôle, répond-il. Au sujet de la détention à la présidence de Mohamed Bazoum, Hama Amadou rappelle que lui a connu les geôles de la prison. Quant au risque de voir les militaires durer au pouvoir, Hama Amadou répond « que cela n'a d'importance que par rapport à ce qu'ils entendent faire ».