Ce lundi 4 septembre marque le début de l'année scolaire 2023-2024. Plusieurs enfants en âge d'être scolarisés ne sont pas encore inscrits à l'école.
Jour J de la rentrée scolaire. Nathalie, qui devait entrer en classe de première dans un lycée privé à Ambohitompoina, en cette année scolaire 2023-2024, sera absente, le jour de rentrée. Elle cherche encore l'argent pour acheter ses fournitures scolaires et pour payer ses droits d'inscription. « Mes parents ont décidé de me déscolariser, car ils n'ont pas les moyens de payer mes frais d'études. J'ai insisté pour continuer l'école, car j'ai un objectif. Je voudrais devenir sage-femme. J'ai toujours rêvé de soigner les gens.
Mes parents m'ont, alors, dit de chercher un travail pour payer mes frais d'études », raconte cette jeune fille de 19 ans, samedi. Cette habitante d'Ambohitompoina, une commune rurale de Vakinankaratra, fabrique des briques avec son frère dans une rizière d'Antananarivo, depuis quelques jours. Elle devra trouver 200 000 ariary pour payer les frais de scolarité et pour acheter ses fournitures scolaires, dans le plus bref délai. Comme elle, Patricia, élève d'une école primaire publique qui a redoublé sa classe de 10e, ne sera pas non plus sur les bancs de l'école, ce jour. Sa mère n'a pas trouvé d'argent pour l'inscrire. « Elle n'a ni fournitures scolaires, ni frais d'inscription, pour le moment. Mais comme elle est encore très motivée à étudier, j'ai l'obligation de trouver les moyens pour l'envoyer à l'école », se fixe comme objectif Bodo, sa mère.
Moins d'inscrits
Beaucoup d'enfants en âge d'être scolarisés ne sont pas encore inscrits à l'école, la veille du début de l'année scolaire. Le taux d'inscription est très faible, selon de nombreuses sources. « Il n'y a que 40% des élèves qui sont inscrits », confie une source auprès d'une zone d'administration et pédagogique de la Circonscription scolaire (Cisco) Antananarivo-ville. « En trois années scolaires successives, nous avons eu mille élèves. Cette année, seuls sept cent cinquante ont effectué l'inscription », lance le proviseur d'un lycée public dans la Cisco Atsimondrano.
La situation n'est pas mieux dans les établissements scolaires privés. « La situation financière des parents explique ce faible taux d'inscription. Beaucoup n'ont pas les ressources nécessaires », estiment nos sources. Les parents ne paient pas de droits d'inscription dans les établissements publics, comme le souligne le ministère de l'Éducation nationale. Mais ils doivent, quand même payer une certaine somme d'argent, variant de 25 000 ariary à 90 000 ariary, outre le coût des fournitures scolaires, pour pouvoir scolariser leurs enfants. Les salaires des enseignants non-fonctionnaires qui comblent le grand gap d'enseignants dans les écoles publiques, sont à leur charge.