Congo-Kinshasa: Goma - Massacres ou victimes sacrifiées pour des intérêts flous ?

Vue de la patrouille motorisée organisée par les FARDC dans les rues de Goma vendredi 23 avril 2021.
analyse

Mercredi 30 août 2023, Goma, la capitale de la Province du Nord-Kivu, a été secouée par une manifestation officiellement interdite qui s'est soldée par mort d'hommes. Des victimes congolaises de plus à mettre sur le compte des politiciens cyniques et des ennemis de la République. Le multirécidiviste Ephraim Bisimwa, soi-disant « prophète » d'une ténébreuse secte messianique du nom de « Uwezo wa Neno », s'est, de nouveau, illustré par un incivisme inacceptable et répréhensible. Son entêtement à braver l'autorité établie a étonné et surpris tout le monde. Ce gourou illuminé n'est pas à son premier acte incivique. Par le passé, il avait occasionné la mort de ses adeptes à Uvira avant de s'enfuir en Tanzanie. Quelques années plus tard, on le retrouve à Goma sans qu'il ait répondu de ses actes d'Uvira. Ah, notre pays, notre « République des inconscients », des corrompus!

Cet obscur individu se croit tout permis. Au service des puissances étrangères hostiles à la Nation congolaise, il s'est arrogé le droit de jouer le rôle dévolu à l'Etat congolais. Au nom de quel principe, cet énergumène devrait mobiliser « ses fidèles » appuyés par des infiltrés venus de l'étranger pour « chasser » la Monusco, les ONGs internationales et la Force Est-Africaine ? Quand il sait pertinemment bien que le processus du départ de la Monusco du sol congolais a déjà été enclenché par notre Gouvernement.

L'incivisme doublé de l'impunité fait certainement le lit de notre Etat. Qui peut comprendre que cette manifestation interdite par l'autorité urbaine de Goma soit maintenue par le sulfureux organisateur? Et quand les policiers envoyés pour les empêcher de sortir du Quartier Nabushongo soient caillassés et l'un d'entre eux soit enlevé et tué. Cet acte de désobéissance est publiquement tu.

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Aucune réaction de la part de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues. Ailleurs, les politiciens de la majorité et ceux de l'opposition devraient condamner fermement le meurtre d'un agent de l'ordre en service commandé.

Pourquoi ne peut-on pas clamer, comme les autres, que la République Démocratique du Congo est un pays à part, un pays anormal. Car, ce que nous vivons ici, vous ne le verrez jamais nulle part ailleurs. Que cachait le refus du « fameux prophète » de « Uwezo wa Neno » d'obtempérer aux ordres des autorités tant urbaines de Goma que provinciales du Nord-Kivu ?

Selon certaines sources, le chef de cette secte aurait été manipulé par les farouches opposants à l'état de siège qui ont lamentablement échoué lors de la Table Ronde d'évaluation de Kinshasa dans leur entreprise criminelle d'obtenir la fin de cette mesure de haute portée sécuritaire. On raconte que pour les tenants de la levée de l'état de siège, la seule alternative serait de pousser le Chef de l'Etat à changer les responsables militaires affectés au Nord-Kivu et en Ituri.

Ainsi, le boulevard de la contrebande, du pillage de nos richesses, de la criminalité économique organisée s'ouvrait largement. Dans d'autres milieux, on n'hésite pas à citer la complicité de ce mouvement messianique avec le Rwanda. En ce sens qu'en s'attaquant à ce pays voisin par sa ville frontalière de Gisenyi, les troupes rwandaises trouveraient le prétexte fallacieux de prendre la ville de Goma et de l'offrir à ses supplétifs du M23.

Il est curieux de constater qu'au moment où les regrettables événements se déroulaient à Goma, le président de l'aile politique du M23 alertait déjà l'opinion internationale sur ce qui s'y passait. Quelle curieuse coïncidence!

Par contre, on laisse entendre que certains cyniques politiciens congolais seraient à la manoeuvre en intelligence avec le dirigeant de « Uwezo wa Neno » pour fléchir la position du régime en poste à Kinshasa de ne pas organiser les élections de décembre 2023 en vue de s'engager dans la voie du dialogue politique aux fins d'avoir le glissement et de se partager le gâteau.

Faut-il faire couler le sang des innocents et paisibles citoyens congolais pour cela ? D'où les tenants de cette thèse et leurs parrains étrangers se sont saisis de ce triste événement de Goma pour mettre la pression sur le pouvoir de Kinshasa.

Peut-on nous maintenant dire que la manifestation de « Uwezo wa Neno » était innocente ? Difficile d'accepter cette thèse sordide. Et que dire des victimes ? Ont-elles été sacrifiées pour des intérêts flous? Les paris sont ouverts.

Président National de l'UDS

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