Afrique: Le Gabon suspendu des instances de la CEEAC

La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) a décidé, le 4 septembre, de suspendre le Gabon « avec effet immédiat » de toutes ses instances « jusqu'à nouvel ordre » et annoncé la délocalisation provisoire du siège de l'Organisation de Libreville à Malabo, en Guinée Equatoriale.

Si l'Organisation sous-régionale, réunie en sommet extraordinaire, le 4 septembre, à Dhibloho, en Guinée Equatoriale, a réitéré sa condamnation du coup d'Etat militaire au Gabon, elle prend acte de la situation en cours dans ce pays mais maintient la pression en vue d'un « retour rapide » à l'ordre constitutionnel.

Outre l'hôte du sommet, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ses homologues Denis Sassou N'Guesso, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, Faustin Archange Touadera, le Premier ministre de Sao-Tomé et Principe, Patrice Emery Trovoad, le ministre tchadien des Affaires étrangères Mahamat Saleh Annadif, ainsi qu'un représentant de la République gabonaise et des Nations Unies étaient à Dhibloho.

Le coup d'Etat survenu au Gabon, le 30 août, au terme duquel les militaires se sont emparés du pouvoir mettant fin aux fonctions du président Ali Bongo Ondimba était l'unique point à l'ordre du jour de cette rencontre au sommet convoquée à l'initiative du président équato-guinéen en sa qualité de vice-président en exercice de la CEEAC.

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En rapport avec les mécanismes du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale (COPAX), les chefs d'Etat devaient aussi combler le vide juridique laissé par leur homologue déchu qui en assurait la présidence tournante. Teodoro Obiang Nguema MBasogo a donc pris la suite d'Ali Bongo Ondimba comme nouveau président en exercice de la CEEAC.

Dans le communiqué final rendu public à l'issue du sommet, les chefs d'Etat ont pris acte du rapport du représentant gabonais sur « la situation politique et sécuritaire » dans ce pays se prononçant sur un délai de retour à l'ordre constitutionnel au Gabon à une durée n'excédant pas une année.

S'agissant du sort président renversé retenu en résidence surveillée par les militaires : « La Conférence appelle les forces de défense et de sécurité gabonaises à garantir l'intégrité physique de son Excellence Monsieur Ali Bongo Ondimba et sa famille ainsi que à assurer la protection des droits humains et des libertés fondamentales de tous sur toute l'étendue du territoire national ».

Par ailleurs, la Conférence a assuré le président centrafricain, Faustin Archange Touadera de son soutien pour la mission de facilitateur qu'il devra mener au nom de l'Organisation en direction des parties gabonaises avec l'appui des Etats membres et de la Commission de la CEEAC.

Elle « exhorte également les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Gabon, en particulier l'Organisation des Nations unies (ONU) à soutenir le processus d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel en République gabonaise où le dialogue politique a toujours été privilégié par les acteurs nationaux en toute circonstance.

Le sommet de la CEEAC se réunissait pendant qu'à Libreville, la capitale gabonaise, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, meneur du putsch du 30 août, était investi président de la Transition devant les corps constitués nationaux et étrangers. Dans son discours de circonstance, l'ex-chef de la Garde républicaine n'a pas fixé de date pour la fin du régime transitoire qui s'installe. Il a néanmoins annoncé la mise en place sans délai d'un nouveau gouvernement et tracé sa feuille de route.

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