En République Démocratique du Congo, 140 personnes comparaissent devant l'auditorat militaire de la garnison de Goma, au Nord-Kivu. Ces personnes sont en majorité des adeptes d'une secte mystico-religieuse qui avaient annoncé une manifestation pour réclamer le départ de la Monusco (mission onusienne dans le pays), de la Force est-africaine et des ONG internationales au Nord-Kivu. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs et participation à un mouvement insurrectionnel.
Ils ont entre 16 ans et une cinquantaine d'années, mais la majorité des prévenus sont des jeunes hommes et femmes. Leur liste mentionne, en tête, le nom du pasteur Ephraïm Bisimwa, la quarantaine, dirigeant de la secte dénommée Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations, surnommée les Wazalendo (« Patriotes » en kiswahili).
Un membre du collectif des avocats de la défense qui a requis l'anonymat a rappelé que le départ de la Monusco est le souci de l'ensemble du peuple congolais, un retrait évoqué par l'ancien président Joseph Kabila et par son successeur Félix Tshisekedi.
« Nous allons prouver que ces jeunes ne sont ni des drogués ni des semeurs de troubles », a assuré cet avocat. Il espère aussi que le ministère public pourra éclairer l'opinion sur la répression sanglante contre la secte, depuis bien avant la manifestation de mercredi dernier.
Dans une vidéo partagée quelque temps après la répression, le porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu déclarait que ces jeunes sont « manipulés, drogués et achetés par des billets de banque pour semer l'insécurité ».
Selon des sources judiciaires, ce procès est une première étape alors que des enquêtes sont toujours en cours pour dégager les responsabilités, près d'une semaine après la tuerie de Goma.
Ce mardi 5 septembre, le tribunal espère clore la phase d'identification des prévenus et, si possible, entamer le fond du dossier.