A Libreville, nombre d'habitants disent vouloir accorder le bénéfice du doute aux putschistes, même si l'opposition doute d'un réel changement de régime.
48 heures après le coup d'Etat au Gabon, le pays s'accommode à ce nouveau règne militaire. Un régime adulé par une partie de la population, mais qui crée déjà une friction au sein de l'opposition.
Le général Brice Oligui Nguema, président de la transition, a décidé de faire de la corruption et du détournement de deniers publics, une des priorités à combattre.
Depuis sa prise de pouvoir, il a ordonné l'arrestation de plusieurs hauts cadres de la République, proches de l'ancien pouvoir. Dans leurs maisons, des caisses et des valises contenant des milliards de francs CFA auraient été retrouvés.
L'opposition divisée
"Aujourd'hui, on est plus qu'aisé, par rapport à ce qui s'est passé", commente un habitant de Libreville. "Nous voyons aujourd'hui les arrestations de tout un chacun, de ceux-là qui ont dirigé le Gabon. Les mots me manquent. Ils ont dirigé le Gabon tout en pillant et en laissant la population mourir de faim."
L'opposition reste divisée sur le putsch. Tous apprécient le départ d'Ali Bongo, mais certains réclament le retour du pouvoir aux civils.
Le candidat à la présidentielle, Albert Ondo Ossa, a déclaré que ce coup d'Etat n'en aurait pas été un mais plutôt une "guerre de palais". Le nouveau président de la transition ne serait qu'un pion, qui obéirait aux ordres de la soeur du président déchu, Pascaline Bongo Ondimba.
"Qui ne risque rien, n'a rien"
Pour certains Gabonais, c'est un fait qui reste à prouver et l'heure est au changement. "Qui ne risque rien, n'a rien. On peut accorder le bénéfice du doute à ceux qui ont fait le coup d'État, à l'armée", confie une Librevilloise à la DW. Un autre habitant de la capitale pense que "même si les militaires ont été instrumentalisés par des gens derrière, pour l'instant, nous avons quand même changé un peu la donne."
Depuis jeudi (31.08), Brice Oligui Nguema, organise des consultations, avec le secteur privé, les représentants religieux et de la société civile, dans le but affiché de restaurer la République gabonaise.