En République démocratique du Congo, des compensations en faveur de l'État et des communautés locales pour la préservation des forêts. Reportage au coeur du territoire d'Inongo, au coeur de la forêt de Maï-Ndombe, dans le sud-ouest du pays, où la firme ERA-Congo (Ecosystems Restoration Associates Congo), première entreprise à vendre du crédit carbone, est au coeur de ces compensations. La société est la filiale de l'américaine Wildlife Works carbone.

Il est surnommé « Papa Jean » par des dizaines de villageois, le professeur Jean-Robert Senga, n'est pas accueilli comme un bienfaiteur ici à Loombe. Mais il vient récompenser les efforts de la communauté pour préserver la forêt. La firme qu'il dirige, ERA-Congo, contrôle une concession forestière de 300 000 hectares au bord du lac Maï-Ndombe.

« Mais la superficie à protéger est de 252 000 ha, dit-il, c'est la forêt primaire que nous tous on est obligé de protéger. Nous ne gardons pas pour la communauté 48 000 ha, on laisse à la communauté toutes les superficies qu'ils utilisent d'habitude donc tout ce que vous voyez ici à côté des villages c'est là où ils font le champ au niveau des jachères forestières de la forêt secondaire tout ça c'est la communauté qui s'en occupe. »

Discipline

Pas de rangers, la communauté fait preuve de discipline pour protéger la forêt et ainsi avoir accès à 25% des bénéfices de la vente des crédits carbone. « Ce bénéfice, continue Jean-Robert Senga, va se transformer en ce genre d'activités que vous voyez ici, les écoles, des hôpitaux, le paiement des salaires des enseignants, des infirmiers, l'intensification agricole. Tout ça se trouve dans le contrat entre nous et les communautés. »

Les 75% restants sont partagés à parts égales entre la société et le gouvernement qui redonne ensuite une part à la province de Maï-Ndombe. Lors de la dernière vente, la société ERA-Congo avait capté jusqu'à 100 millions de dollars de crédit carbone, elle a dû suspendre ses ventes depuis quelques mois à cause de la chute des prix sur le marché.