Didier Reynders, commissaire européen à la Justice, séjourne en République démocratique du Congo (RDC) du 4 au 8 septembre 2023. Lundi, à Kinshasa, il s'est entretenu avec les figures de l'opposition, Augustin Matata Ponyo et Martin Fayulu, principalement à propos du processus électoral. Un échange avec le président Félix Tshisekedi est également prévu, avec, au programme, la situation sécuritaire dans l'est du pays et des sujets relatifs à la justice.
En visite en République démocratique du Congo, le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a rappelé la préférence du « vieux continent » pour une solution diplomatique à la crise du M23. En plus de s'être entretenu avec Augustin Matata Ponyo et Martin Fayulu, deux figures de l'opposition, il a profité de sa présence sur place pour faire passer un message. Il voit la prochaine assemblée générale des Nations unies à New York, prévue dans deux semaines, comme l'occasion propice pour relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali.
« J'espère qu'autour de ces assemblées générales, il y aura une possibilité de renouer un certain nombre de dialogues comme on l'a fait dans le passé, a déclaré Didier Reynders. Ce n'est pas la première fois que les événements de même nature interviennent, notamment la présence du M23. Ça nécessite un dialogue, ça nécessite beaucoup de sang-froid, ça nécessite aussi probablement une capacité d'intervention sur le terrain ».
Une cour régionale africaine ou sous régionale
Le commissaire européen a également insisté sur la question de justice : « Peut-être que cela passera par la mise en place de nouvelles institutions. On a beaucoup parlé parfois des tribunaux spéciaux ou des tribunaux hybrides au-delà de tribunaux nationaux sans devoir forcément aller à la Haye, à la CPI. Cela veut dire une cour régionale africaine ou sous régionale ».
Didier Reynders a fait de ce sujet un véritable projet. L'Union européenne, en collaboration avec la Cour pénale internationale (CPI), prévoit d'organiser une conférence sur la justice internationale à Kinshasa au cours du premier semestre de 2024. Les autorités congolaises ont été informées de cette initiative.