La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) doit accélérer son retrait de la RDC. C'est le souhait que le Gouvernement de la République démocratique du Congo a exprimé à travers une lettre adressée au Président du conseil de Sécurité des Nations unies en date du 1er septembre.
Dans cette lettre de 6 pages, signée par le vice-Premier ministre aux Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, Kinshasa réitère l'option d'accélérer et d'avancer à la fin de l'année 2023, le « retrait échelonné, responsable et durable » de la MONUSCO, annoncé depuis 2018 et dont le plan de transition a été adopté en 2021.
Le Gouvernement congolais rappelle les circonstances de l'avènement de la mission onusienne en RDC. Les différentes interventions de cette dernière dans les évènements qui se sont produits dans le pays.
Situation humanitaire détériorée
Il évoque le récent rapport au Conseil de sécurité du 02 aout 2023, dans lequel Antonio Guterres a dressé un bilan désastreux de la situation sécuritaire et humanitaire en RDC, après 25 ans de présence continue de l'ONU dans ce pays, à travers la MONUC, puis la MONUSCO.
L'évaluation du Secrétaire général sur les douze derniers mois, donc de 2022 à 2023, est sans équivoque. La situation humanitaire s'est considérablement détériorée.
Des centaines de milliers des civils ont été déplacés de force, 28% du Nord-Kivu, 39% en l'Ituri, le nombre d'actes de violence sexuelle commis contre les enfants et les femmes, qui a doublé entre 2021 et 2022.
Rupture de confiance
Les tensions régionales, la résurgence du M23 au Nord-Kivu, où les rebelles ont installé des administrations parallèles et procèdent aux arrestations arbitraires et exécutions sommaires.
Le Gouvernement estime que la MONUSCO a été impuissante et n'a pas pu assurer la protection de la population civile, une des principales missions statutaires.
Le Gouvernement évoque aussi la confiance rompue entre les habitants du Nord-Kivu, de l'Ituri, sinon de l'ensemble des Congolais et la MONUCO, dont la tension est toujours prête à dégénérer à tout moment en choc frontal.
Il a fait ainsi allusion aux derniers incidents malheureux du 30 aout à Goma qui se sont soldés par la perte en vies humaines. C'est pourquoi le Gouvernement estime que l'accélération du retrait progressif de la MONUSCO à la fin de l'année en cours s'impose.